Coupe de France. Portrait : Mehdi Khaldi, l'âme du FC2A

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Ce dimanche, les Grenoblois du FC Allobroges Asafia (FC2A), pensionnaires de Régional 2, joueront devant plus de 10 000 spectateurs un 7ème tour de coupe de France face à une équipe professionnelle, le FC Martigues (L2). Un moment rêvé auquel ne pourra malheureusement pas participer Mehdi Khaldi, blessé longue durée. Physiquement en tout cas car la « présence » du capitaine, joueur emblématique des dernières saisons couronnées de succès, se fera forcément retentir au moment du coup d'envoi. Portrait.

Ce dimanche, ils seront nombreux à ne pas être là, sur la pelouse du Stade des Alpes, quand le coup d'envoi du 7ème tour de la Coupe de France sera donné. Mais sans ces « nombreux », joueurs, entraîneurs, bénévoles, passés ou toujours présents au club, les 11 élus choisis par Coucou Tafer ne fouleraient pas non plus l'habituel gazon des footballeurs du GF38 et des rugbymen du FCG.

Au FC2A, club né de la fusion  des Allobroges et de l’ASAFIA (association sportive de l’amitié franco-italo-africaine) il y a quelques décennies, on sait peut-être plus qu'ailleurs que seul on ne va jamais très loin. Et qu'un club ne peut se construire que sur des valeurs de travail, de solidarité, de sacrifices, parfois, partagées.

Si Mehdi Khaldi ne sera pas sur le pré ce dimanche, ce n'est pas par choix. Le capitaine, arrivé alors que l'équipe fanion évoluait encore en district est blessé depuis la fin de saison dernière. « Je me suis fait les ligaments fin avril dernier. C'est la première grosse blessure de ma carrière et c'est d'autant plus difficile à vivre qu'il y a eu un mauvais diagnostic au départ où on pensait que c'était une grosse entorse. J'ai fait deux semaines de kiné et comme ça allait un peu mieux j'ai voulu forcé comme on avait un match important – la victoire nous envoyait en R2. »

Une Régional 2 finalement atteinte où Mehdi n'a donc pas encore pu jouer cette saison. Forcément frustrant. Encore plus avec cette opportunité de vivre un moment magique en coupe de France. Mais le milieu de terrain prend son mal en patience. « Je n'ai pas encore de date de reprise fixée comme il y a eu quelques complications lors de la rééducation. Je préfère prendre le temps plutôt que de me précipiter, d'autant que l'équipe fait largement le travail. »

Medhi Khaldi (FC2A) : « Dur d’être spectateur alors qu’on pourrait être acteur »

Le FC2A représente bien plus qu'une simple saison dans le parcours du milieu de terrain même si celui-ci l'a conduit vers d'autres horizons. « Le FC2A, c'est le club où j'ai grandi, c'est mon quartier. C'est là où tout a commencé pour moi ». Un début de parcours rapidement suivi d'un départ vers le GF38 voisin, en Benjamins, où le jeune Khaldi fait partie des meilleurs espoirs jusqu'à régulièrement jouer avec l'équipe réserve seniors alors entraînée par Frédéric Guéguen (aujourd'hui adjoint d'Oswald Tanchot en Ligue 2) où il fait partie des quelques jeunes à accompagner les joueurs qui descendent de l'équipe fanion. « De très bons souvenirs. On est monté en Régional 1 à l'issue de la saison, l'entraîneur me faisait confiance et tout se passait vraiment bien avec des bonnes perspectives pour la suite. »

La suite, c'est une histoire presque trop bien connue dans le football : un nouvel entraîneur qui arrive pour prendre en charge la réserve avec sa vision, ses choix, pas toujours compréhensibles. « J'ai dû prendre part à 5 ou 6 matchs au total, je n'avais pas de temps de jeu, pas de confiance, rien. » Après sept ans à Grenoble, Khaldi décide donc de repartir sur de nouveaux projets d'abord l'US Gières (R2) puis Lyon la Duchère. « En R2 encore mais je visais rapidement la réserve qui évoluait alors en N3 alors que l'équipe Une était en National ». Seulement le COVID met rapidement fin à l'aventure  mais aussi un gros coup au moral de Mehdi. « A cette période-là je n'avais plus trop de motivation. Pendant 10 ans je m'étais beaucoup investi, j'avais beaucoup travaillé pour espérer obtenir quelque chose mais j'en avais marre des sacrifices qui ne donnaient rien. »

La lueur d'espoir s'est alors appelée FC2A. Dans un contexte familial, dans tous les sens du terme, Mehdi a retrouvé l'essentiel : le plaisir de jouer au football. « C’est mon club de cœur, c’est là où j’ai grandi et en plus il y avait mes trois frères qui jouent aussi. » Mais pour qu'une histoire d'amour fonctionne, il faut que les deux y trouvent leur compte. Les Allobroges, qui venaient tout juste de retrouver la D1, ont pu bénéficier de l'arrivée du milieu de terrain pour continuer à se structurer et surtout envoyer un signal fort sur leur ambition. « En plus de jouer avec mes frères, mon objectif était clairement de refaire monter le club en Ligue dans un premier temps. Le directeur sportif qui est à la base du projet est mon oncle aussi. J'aurais pu repartir avec un club en R1 ou en R2 mais le choix du cœur a été le plus fort. »

Un choix payant pour le joueur de 27 ans qui a retrouvé le plaisir de jouer et qui a même connu une double montée de D1 en R3 puis de R3 en R2. Sa présence au FC2A a aussi sans doute ouvert la porte à la venue d'autres joueurs de bons calibres, qui ont déjà évolué au plus haut niveau régional voir au-dessus.

Et voilà aujourd'hui le club grenoblois invaincu en Régional 2 et présent au 7ème tour de la coupe de France avec une affiche face à Martigues dans un stade qui sera copieusement garni. « Même si c'est dur de ne pas pouvoir jouer, d'être spectateur alors qu'on pourrait être acteur, c'est une immense fierté, une belle cerise sur le gâteau et incroyable pour le club, pour l'image du club et une récompense pour tous ceux qui ont fil des années lui ont permis d'être à cette place aujourd'hui. »

Des gens qui auront un rôle à jouer ce dimanche. Au-delà, c'est tout le football amateur local, tout le sport grenoblois qui va devoir pousser derrière l'équipe de Coucou Tafer pour qu'elle bouscule la hiérarchie. « C’est une affiche tout le monde rêverait de jouer. On peut être fier d’un club qui atteint ce niveau-là, qui a la chance de jouer au stade des Alpes. J'étais le premier heureux pour Seyssins l'année dernier. J’encourage tous les Grenoblois à assister à cette rencontre. Comme le club l’a dit le but premier c’est que ce soit une belle journée, une belle fête au-delà du résultat. »

Et si en plus le résultat venait à être là…

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