Fabien Boudarène : « J'ai voulu commencer tout en bas »

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L'ex milieu de terrain natif de Saint-Etienne, passé au club entre 1996 et 2001 est depuis de longues années maintenant dans le football amateur où il prend son pied. Fabien Boudarène est revenu sur RGB 99.2 FM au 100% football amateur sur ses débuts de coach, les Verts et sur les ambitions de son club actuel qu'il veut faire grandir, le club du FC Villars L'Isle !

Fabien, après votre belle carrière de joueur, devenir coach était une évidence ?

« Non pas du du tout, en fin de carrière à Feurs en N2, comme le coach a été absent plusieurs fois, on m'a demandé de prendre la séance et c'est là que tout a commencé. Je n'étais pas prédestiné à être coach. J'étais dans la musique, auteur, compositeur, interprète, j'ai travaillé pour The Voice pendant pas mal d'années en tant que recruteur. Du coup, on n'avait pas gagné un match de la saison, j'entraine la semaine et on gagne contre Marseille 3 buts à 0. Le déclic est venu de là ! »

Entraîneur du Football club Villars L'Isle depuis quelques mois, pouvez-vous nous parler de ce club de l'intérieur ? 

« C'est une fusion entre l'Isle sur le Doubs qui était en R1 et Villars sous Ecot qui était en D1. Les présidents ont voulu fusionner pour créer un club plus grand. Ça ne se passe plutôt pas trop mal pour l'instant. J'espère qu'on sera les pionniers d'une grande histoire avec ce club. »

Cette fusion entre l'Isle sur le Doubs et Villars sous Ecot, c'était une question de survie ?

« Oui et non, on n'avait pas beaucoup de jeunes, il faut avoir aussi un certain nombre d'arbitres. En fusionnant, nous sommes complètement dans les clous. »

Fabien Boudarène : « Avec l'âge, on est un peu moins fougueux »

Vous êtes arrivé avec un titre en poche de Saint Apollinaire. La décision a été simple à prendre ?

« Non, c'était prévu dans mon contrat ! Je faisais 200 kilomètres aller, 200 kilomètres retour en voiture 4/5 fois par semaine. C'était dur mais tellement une belle expérience. Un gros club de la région de Dijon. Et l'objectif était la N3. Comme je n'ai réussi à le faire monter en N3, le contrat s'est arrêté là, on s'est serré la main et chacun est retourné à ses occupations. »

Pour passer des messages, avez-vous besoin de mouiller le maillot, de montrer sur le terrain ?

« C'est obligatoire pour un coach. Je mets une chasuble de temps en temps. Avec l'âge, on est un peu moins fougueux qu'avant (sourire). »

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Avant d'envisager le monde professionnel en tant que coach, pour vous la meilleure école de formation était le monde amateur ?

« Bien sûr, carrément ! Lorsque nous avons été joueur professionnel avec un certain nombre de matches, on peut aller directement au niveau supérieur, mais j'ai voulu commencer tout en bas. J'ai coaché de la D4 jusqu'à la R1, toutes les catégories. Je voulais m'imprégner de tout cela pour avoir un vrai bagage pour pouvoir viser au-dessus. »

Vous voyez la vie différemment du monde amateur ?

« Ah oui carrément ! c'est là que l'on voit le travail de nos éducateurs, de nos bénévoles. Si j'ai réussi à devenir joueur professionnel, c'est grâce aux gens qui dorment, qui mangent foot bénévolement. Je me dois maintenant de redonner ce que l'on m'a donné. »

Fabien Boudarène : « Mentalement, nous étions plus forts  à l'époque »

Retour en arrière, c'est à 15 ans que vous avez été remarqué par Jean-Michel Larqué et Christian Larièpe et qui vous recrutent à l'ASSE ?

« Oui c'est exactement ça. J'étais à l'Olympique de Saint Etienne, club de quartier créé par Monsieur Roger Rocher à l'époque. On frappe à la porte, Jean-Michel Larqué et Christian Larièpe arrivent chez moi. Ils ont dit à mes parents qu'ils allaient payer mes études et m'ont offert une paire Puma – King que j'ai gardé des mois et des mois. Ce n'est pas rien, j'ai eu la chance d'avoir ensuite Robert Herbin, Pierre Repellini, tous les anciens verts. Mon éducation footballistique a été faite autour de ces gens-là et ce n'est que du bonheur. »

Que vous inspire l'ASSE de cette année ?

« La première division, c'est bien avec cette montée après le match contre Bordeaux. Dans les arrêts de jeu, c'était magnifique. Il va falloir reconstruire encore et encore. Malgré la grosse défaite face à Nice, on a démontré que l'on avait des tripes et du tempérament pour redresser la barre. Et quand vous avez un public comme Geoffrey Guichard, c'est leur place en Ligue 1 ! L'ASSE a manqué au football français dans l'élite. »

Y a-t-il un joueur que vous appréciez particulièrement dans l’effectif actuel ?

« Non honnêtement, aujourd'hui c'est très tonique, très technique. Moi j'étais un « chien à la casse », je n'ai pas le talent des joueurs actuels. Par contre, mentalement à l'époque, nous étions plus forts. »

Un retour à la maison dans l'organigramme sportif est-il envisageable ?

« Si un jour, j'ai le bonheur et la chance que Saint-Etienne m'appelle, je prends l'autoroute en courant (rire). »

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