Après les galères, l'ex-Avranchinais Mathis Lemeray espère retrouver le sourire du côté de Saragosse

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Ce dimanche (30 mars), face à l'AJ Auxerre, une référence en matière de formation dans notre pays, l'US Avranches disputera son premier quart de finale de la Coupe Gambardella, la Coupe de France des jeunes. Avant ce rendez-vous historique pour les « Bleu et Blanc », la rédaction de Foot Normand vous propose une semaine spéciale avec un article par jour plus la couverture du match, en inside. Ce mercredi, on vous donne des nouvelles de l'un des rares joueurs formés à Avranches, concerné en son temps par la Gambardella, ayant réussi à intégrer l'équipe première lors de la période du National : Mathis Lemeray, aujourd'hui pensionnaire de la réserve de Saragosse (Espagne).

C'est fou, tout ce qui peut se passer en l'espace de 10 mois. Quand on écoute Mathis Lemeray raconter ses aventures depuis mai 2024, on en oublierait presque que l'ex-défenseur de l'US Avranches n'a en effet quitté le club du sud-Manche qu'en fin de saison dernière, lorsque le rideau est tombé sur 10 saisons ininterrompues en National. Oui, le joueur de 23 ans était encore en Normandie voilà moins d'un an. "Je suis parti au moment de le descente", confirme le joueur. "Il n'y a jamais eu réellement de discussions avec le club [concernant une prolongation], donc la décision était déjà prise". Pour rebondir après avoir brillamment gravi tous les échelons à Avranches, des équipes de jeunes à l'équipe première, Mathis Lemeray a vu une opportunité s'offrir à lui : un challenge en première division luxembourgeoise, au FC Swift Hesperange. Une aventure qui a vite tourné au vinaigre. "Ça s'est fait très, très vite", confie le joueur. "Moi, j'ai fait confiance à certaines personnes et je me suis fait avoir".

Après avoir enchaîné les matches de l'autre côté de la frontière, l'ancien Avranchinais s'est retrouvé en difficulté et les salaires promis ne sont jamais arrivés. "En fait, je jouais tous les matches et le problème, c'est qu'on n'était pas payés", déplore le jeune Manchois. "Dans la tête, ça n'allait plus, l'envie de jouer au foot n'était plus là. Donc au bout d'un moment, il fallait partir, sinon ça allait nuire à la tête et à tout ce qui va avec". Pourtant, le jeune défenseur avait réussi à se hisser parmi les titulaires en puissance d'une équipe qui truste le haut du tableau au Luxembourg. Sur le papier, aux yeux du joueur, Hesperange pouvait constituer une belle rampe de lancement. "L'avantage, c'est qu'il y a des pays proches et notamment l'Allemagne qui est à côté. Là-bas, la D3 allemande, c'est super attractif. J'avais donc l'idée de faire une bonne saison et de me faire connaître dans ces pays-là aussi [...] L'un des gros points qui m'ont attiré, c'est qu'on peut aussi facilement se retrouver en Coupe d'Europe, et donc être encore plus vu...". Hélas, l'aventure a tourné court et Mathis Lemeray a été contraint de résilier après Noël alors qu'il se ressourçait en famille.

Le défi espagnol

Tandis qu'il réfléchissait avec ses agents à la meilleure suite à donner à sa carrière et que certains clubs normands sont notamment venus au renseignement, Mathis Lemeray a vu tomber du ciel une offre qu'il n'aurait jamais soupçonnée, venue tout droit d'Espagne. "Je ne visais pas spécialement une aventure à l'étranger, en fait, peu importe", précise le joueur. "Il fallait surtout remonter dans le wagon et jouer au foot. Si on ne joue pas pendant six mois, le marché est tellement dur que ça aurait sûrement été compliqué ensuite". L'offre qui a émané de l'autre côté des Pyrénées venait tout droit du Real Saragosse, un club qui rappellera de grands souvenirs aux plus romantiques des supporters du Stade Malherbe. Alors que l'équipe première du Real lutte pour son maintien en D2 espagnole, sa réserve, le Deportivo Aragón, évolue en D4 et c'est précisément pour renforcer cette équipe que l'ex-Avranchinais a été ciblé. "Je ne sais pas comment, mais ils m'ont trouvé. On a parlé pendant une petite journée, ils m'ont présenté le truc et j'ai transmis à mes agents. Le dimanche suivant, j'y étais".

Après avoir dissipé les quelques doutes liés à son état de forme, Mathis Lemeray s'est officiellement engagé avec le club aragonais en début de mois. "J'ai un contrat de six mois, avec éventuellement trois ans en option, mais il y aura des discussions", glisse le joueur, particulièrement heureux d'avoir si vite rebondi. S'il a dû se contenter de suivre deux de ses trois premiers matches depuis le banc, le Manchois a néanmoins pu disputer ses 90 premières minutes contre l'Arenas Club (J27. 0-2, le 15 mars). "Je déteste perdre, mais rien que de rejouer au foot dans un environnement sain, franchement, j'ai pris du plaisir". Après le soulagement, l'heure est donc à l'adaptation, tant sportive que dans la vie de tous les jours. Le joueur s'octroie d'ailleurs des cours d'espagnol à la maison, mais il peut d'ores et déjà suivre sans trop de difficultés une conversation. Côté terrain, le jeune homme est surmotivé. "L'idée, c'est de se faire un nom, et pendant deux mois, vraiment tout arracher, entre guillemets. Je suis en mission". Avranches, le Luxembourg, l'Espagne : c'est fou, tout ce qui peut arriver à un joueur en l'espace de dix mois, non ?

> Coupe Gambardella. Quart de finale - AJ Auxerre (Nat) / US Avranches (Nat), dimanche 30 mars à 13 H 30 à l'annexe du Stade de l'Abbé-Deschamps.

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