Aurélien Thoris et le SU Dives-Cabourg, des noces d'étain en grande pompe
Hier à 11:13 AM
Chaque club de football a ses emblèmes : des présidents, des entraîneurs ou des joueurs qui résistent à tout, aux secousses comme aux appels du large. Au SU Dives-Cabourg, si l'inusable Philippe Clément traverse les saisons sur le banc, son pendant sur le terrain a 30 ans, c'est un milieu de terrain féru de ballon rond et il s'appelle Aurélien Thoris. Voilà dix ans que celui qui a fait ses débuts au club de Saint-Contest se régale au Stade André-Heurtematte ; une enceinte dont il est, aujourd'hui, le plus ancien pensionnaire. Le projet divais, comme beaucoup de ses partenaires, c'est notamment en raison de l'entraîneur qu'il l'a privilégié. "Quand j'ai rencontré Philippe, il s'est peut-être dit que j'étais une tête brûlée ou que j'avais un fort caractère", se souvient le principal intéressé. "Mais moi, j'ai vu qu'en face, j'avais quelqu'un d'humain et quelqu'un avec qui ça pouvait matcher. Et au final, dix ans plus tard, je suis encore là".
Passionné de football depuis son plus jeune âge, né dans une famille qui l'a rapidement placé au contact du ballon rond, Aurélien Thoris n'imaginait pas spécialement « faire carrière » au SUDC, lui qui s'est un temps rêvé footballeur professionnel et qui, grâce à de belles qualités techniques, a su se frayer un chemin jusqu'au SM Caen où il a passé deux saisons : une avec les U19, l'autre avec la réserve en CFA2. "Autour de moi, il y avait des joueurs comme Thomas Lemar, Lenny Nangis ou Jordan Leborgne", précise le milieu divais, qui s'est également retrouvé à Malherbe en même temps que des garçons qu'il croise souvent dans la région comme les deux pensionnaires de l'ASPTT Caen, Maxime Roynel et Léo Hamel.
"Je pense qu'Aurel est tombé amoureux dès ses débuts du discours de mon père. Il a eu toute sa confiance"
Mathis Clément
S'il a eu l'opportunité inoubliable de s'entraîner un peu avec les « pros », à une époque où un certain N'Golo Kanté portait le maillot « Rouge et Bleu », Aurélien Thoris a très vite pu mesurer l'écart qui le séparait de l'élite. Aussi, après deux ans du côté de Venoix, l'aventure a pris fin et c'est à la sortie d'une unique saison infructueuse à La Maladrerie OS que le milieu de terrain s'est finalement orienté vers Dives-sur-Mer. Depuis, il n'a plus jamais quitté la Côte Fleurie. Sur place, le joueur a su convaincre tout le monde : dirigeants, supporters et surtout partenaires. "C'est un super joueur qui peut nous aider à faire remonter le bloc quand on en a besoin car dès qu'on le touche au milieu, c'est quelqu'un qui nous rassure, qui peut garder le ballon et aller vite vers l'avant", témoigne son partenaire Mathis Clément, l'un des fils du coach. "Je pense qu'Aurel est tombé amoureux dès ses débuts du discours de mon père. Il a eu toute sa confiance. Je pense qu'il est aussi amoureux tout simplement du club parce que dès qu'il marque un but, on le voit embrasser le logo ou le montrer du doigt, ça prouve qu'il est attaché au club. Et le club aussi est attaché à lui".
En Coupe de France, la motivation après la déception
Le SU Dives-Cabourg, est ainsi devenu bien plus qu'un club pour Aurélien Thoris. "Il y a des personnes que j'ai découvertes dans ce club, il y a des amis que j'ai au niveau du football avec qui on part en vacances maintenant", glisse le joueur de 30 ans. "Ça dépasse le cadre du football. Et je pense que dans le foot amateur, c'est ce qui est le plus important". La force de ce professeur d'EPS de profession, c'est aussi d'avoir su se rendre indispensable auprès de Philippe Clément, saison après saison, malgré son statut un peu à part. "Ma particularité, c'est que je travaille toujours à Mantes-la-Jolie", précise le milieu de terrain. "Ça fait maintenant cinq ans que le coach me fait confiance à raison d'une séance par semaine avec le groupe, le vendredi". "Aujourd'hui, je pense qu'on a une relation privilégiée tous les deux", répond Philippe Clément. "D'un joueur caractériel, je pense en avoir fait un joueur de caractère qui se donne à fond pour le maillot, pour les coéquipiers".
"C'est un bon vivant, généreux, capable de faire la part des choses entre sérieux et détente... Sauf après trop de Ricard"
Willy Suret
"On peut penser qu'il a un ego important, ce qui est vrai, car c'est quelqu'un qui a de la réussite, notamment professionnelle", poursuit Philippe Clément. "Il sait ce qu'il veut et où il veut aller. Il fait une belle carrière amateur, même si son potentiel aurait mérité un meilleur niveau. Je pense qu'il est comblé sur le plan humain et c'est peut-être le plus important". Impossible d'ailleurs de dresser le portrait du maître à jouer divais sans y inviter les facéties de son compère Willy Suret. "En tant qu'homme, c'est un bon vivant, généreux, capable de faire la part des choses entre sérieux et détente... Sauf après trop de Ricard", plaisante l'ancien de la MOS. "Ça reste un compétiteur donc un peu mauvais joueur et il aime bien avoir raison, mais il est prof donc on le pardonne".
Alors que le SU Dives-Cabourg et Aurélien Thoris célèbrent cette année leurs dix ans d'union, ils ne pouvaient pas trouver plus belle cérémonie que le 1/16e de finale de Coupe de France, inédit pour le club, qui les attend mardi prochain contre Le Puy Foot 43 (N2). D'abord déçu de ce tirage, Aurélien Thoris est désormais pleinement déterminé à réaliser un exploit. "J'espérais simplement tirer l'une des équipes phares de la Ligue 1, parce que c'est un rêve que de se confronter aux meilleurs joueurs au monde", explique le joueur. "Ce n'est pas pour autant qu'on baisse les bras et qu'on n'ira pas sur le terrain le couteau entre les dents. Il y a un objectif et on n'a qu'une envie, c'est de le réaliser du mieux possible". Et parce qu'à 30 ans, Aurélien Thoris a encore de belles années devant lui, il se pourrait bien que des aventures à vivre au SUDC et des objectifs à se fixer, il en connaisse encore d'innombrables.
> Coupe de France. 1/16e de finale - SU Dives-Cabourg (N3) / Le Puy Foot 43 (N2), mardi 14 janvier à 20 H 45 au Stade André-Heurtematte.
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