Le HAC, un petit Poucet économique dans la jungle de la Ligue 1

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La saison passée, pour le retour des « Ciel et Marine » dans l'élite du football français après 14 ans d'absence, Jean-Michel Roussier n'a cessé de marteler, à tous ceux qui voulaient bien l'entendre, que le HAC était le pensionnaire le moins riche de la Ligue 1. Le rapport de la DNCG (Direction nationale du contrôle de gestion) concernant l'exercice 2023-2024, publié il y a une semaine, a confirmé ses propos, même s'il n'existait aucune raison d'en douter. "Et cette saison (2024-2025), nous serons le très petit Poucet du championnat", ajoute le président havrais, référence à des moyens économiques encore en diminution qui ont engendré des sanctions de la part du gendarme financier (encadrement de la masse salariale et interdiction de recrutement à titre onéreux).

Sur l'exercice précédent, avec 37,712 M€, le club doyen disposait, en effet, du plus petit budget parmi les 18 membres de première division, bien qu'il ait quasiment doublé par rapport à la saison dernière (2022-2023) ; celui du titre de champion de France de Ligue 2. Au niveau de la masse salariale, qui a également été multipliée par deux, avec un peu moins de 31 M€ (30,951 M€, comprenant aussi les féminines en D1 Arkema et les jeunes sous contrat stagiaire et aspirant), idem ou presque. Alors que Metz était quasiment à égalité (30,482 M€), seul Clermont en était doté d'une inférieure, avec environ 23 M€ (22,959 M€). Un peu (beaucoup) plus loin devant, on retrouve Toulouse (38,271 M€), Brest (41,542 M€) qui avait sur-performé sportivement en terminant 3e, et Lorient (47,156 M€).

"Cette saison (2024-2025), nous serons le très petit Poucet du championnat"

A titre d'information, et même si les équilibres financiers/économiques ont pu être modifiés pour cette saison (2024-2025), avec notamment la baisse des droits TV, Montpellier, Reims et Nantes - à la lutte actuellement avec les « Ciel et Marine » pour leur maintien en L1 - affichaient il y a un an des masses salariales supérieures à 50 M€ ! Un peu l'histoire de David contre Goliath. "On ne boxe pas dans la même catégorie", commente Jean-Michel Roussier. Malgré des moyens plus que modestes par rapport à ses concurrents en Ligue 1, le HAC a présenté des comptes dans le rouge pour cet exercice 2023-2024, avec un résultat net négatif supérieur à 13 M€ (- 13,622 M€).

12 M€ déjà de transferts sur les 20-25 M€ nécessaires

Pourtant, pour ce retour en première division, le déficit structurel a été relativement maîtrisé (- 14,273 M€ contre - 10,138 M€ en L2 la saison d'avant). Mais alors que le propriétaire Vincent Volpe n'a, semble-t-il, pas remis de sa poche cette fois-ci pour combler tout ou partie de ce « trou », à l'inverse aux exercices précédents, les dirigeants havrais n'ont pas réalisé les ventes espérées, avec une balance des transferts positive seulement d'1,359 M€. Conséquence, le club doyen "fabrique de la dette", pour reprendre les propos de son président.

"Il faut aussi en finir avec la surenchère permanente autour des salaires"

Un problème qui risque de se poser de nouveau dans les prochains mois. A cause de la baisse des droits TV (- 9 M€ pour le club doyen), le HAC a besoin de faire entrer dans ses caisses entre 20 et 25 M€ de transferts pour équilibrer son budget. A ce jour, la moitié du chemin a déjà été accomplie avec environ 12 M€ de ventes (11,25 M€ selon le site spécialisé Transfermarket avec les départs notamment d'Antoine Joujou, Christophe Opéri, Steve Ngoura...). L'Etat-major « Ciel et Marine » a jusqu'au 30 juin pour gonfler cette enveloppe.

Pour moins dépendre du marché des transferts, Jean-Michel Roussier prône "une meilleure répartition des richesses", notamment autour de la question brûlante des droits TV. Aujourd'hui, entre les clubs français les moins et les mieux dotés, il existe un écart de 1 à 8 (sans compter les droits internationaux, réservés désormais aux équipes qualifiées pour les Coupes d'Europe). En Angleterre, dont le championnat est cité en exemple dans de nombreux domaines, ce rapport n'est que de 1 à 1,8. "Il faut aussi en finir avec la surenchère permanente autour des salaires", estime le président havrais. Quand le HAC est en mesure de payer 1 € à un joueur, des concurrents proposent de tripler voire de quadrupler cette somme. Autant de données économiques qui permettent de mieux comprendre dans quel contexte les « Ciel et Marine » ont acquis leur maintien en mai 2024 et dans lequel ils tentent de renouveler cet exploit cette saison.

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