Pour les jeunes Caennais de Gilles Fabien, "stop ou encore" en Gambardella
Aujourd'hui à 12:44 AM
A quoi s'aperçoit-on que la Gambardella n'est définitivement pas une compétition comme une autre ? "Au club, tout le monde en parle. Il y a une attente particulière, une atmosphère différente. Quand le tirage a eu lieu, avec les éducateurs avec qui je suis actuellement le Formateur (diplôme permettant de diriger un centre de formation), on s'est tous envoyé des messages pour connaître nos adversaires", commente Gilles Fabien (46 ans) qui a découvert cette épreuve si spéciale, cette saison, avec le Stade Malherbe à l'occasion du tour précédent et d'un déplacement à Gonfreville, pensionnaire de R1 (4-1). Pourtant, le coach des U19 « Rouge et Bleu » depuis l'été dernier est loin d'être un néophyte dans le milieu du ballon rond. Du Mans, où il a fait ses classes en Métropole, à Angoulême, où il a raccroché les crampons à presque 40 ans (!), en passant par Romorantin, Laval ou encore Beauvais (liste non exhaustive), le Guyanais a pas mal bourlingué... avec une redoutable adresse devant les cages. Il compte tout de même à son actif 221 matches de National pour 72 buts.
Cette expérience ne constituera pas un luxe pour guider sa jeune troupe dans cette Gambardella. Prochaine étape : la réception du RC Lens, ce dimanche. Pour un club « pro », ce tournoi représente également une vitrine. "C'est une mesure d'efficacité d'un centre de formation", confirme Gilles Fabien. Le SMC est bien placé pour le savoir. Il y a deux ans, sous la houlette d'un certain Nicolas Seube, les générations 2004-2005* avaient butté sur l'ultime marche, battues par Lyon au Stade de France (1-1, 5-3 tab). Depuis, sur les 13 garçons ayant participé à cette finale en mai 2022, huit ont revêtu le maillot de l'équipe première, en championnat ou en Coupe de France (Robin Verhaeghe, Héliohdinho Tavares, Noé Lebreton, Gabin Tomé, Diabé Bolumbu, Mohamed Hafid, Tidiam Gomis et Norman Bassette), rejoignant Brahim Traoré qui avait fêté son baptême du feu en Ligue 2 quelques mois auparavant.
Un match complètement différent du championnat
Les Cluver Sambi, à la réputation flatteuse du côté de Venoix et déjà dans le radar d'une poignée d'écuries européennes, Soan Ameline, international U17, et autres Kylian Lentin sont-ils en capacité de leur succéder ? Il est trop tôt pour répondre à cette interrogation, sachant qu'aucun d'entre eux n'a encore pointé le bout de son nez en réserve (N3). Toujours est-il qu'au Stade Malherbe, les éducateurs font tout pour mettre cette génération 2007-2008 dans les meilleures dispositions dans l'optique de ce rendez-vous. Alors que le centre de formation caennais a divisé, cette saison, ses effectifs en trois (Elite, Espoir et Avenir), les jeunes qui défendront les couleurs « Rouge et Bleu » ce dimanche ont été réunis cette semaine dans un groupe spécifique. Il faut dire aussi que la Gambardella ne concerne pas les garçons nés en 2006. C'est pourquoi certains joueurs qui brillent d'habitude en championnat U19 (3e à un point des deux co-leaders, Amiens et le PSG) seront absents sur le synthétique de Venoix, ce week-end, à l'image du prolifique Adnane Karroubi (16 buts depuis le début de cet exercice 2024-2025).
D'ailleurs, pour mesurer les forces en présence, impossible de se fier aux performances de ces deux collectifs en championnat, quand bien même Caennais et Lensois se sont affrontés juste avant Noël avec un succès 3-2 du SMC. "Si on se base sur cette victoire pour préparer le match qui nous attend, on se trompe", prévient Gilles Fabien. Pour preuve, quand les « Sang et Or » sont venus au mois de décembre en Normandie, ils n'avaient présenté que six éléments éligibles à la Gambardella sur la feuille de match dont la moitié en tant que titulaire. Qui plus est, le contexte sera incomparable. "A Malherbe, la priorité au centre, c'est le développement du joueur, les résultats en championnat sont presque secondaires. Mais quand la Gambardella arrive, on passe en mode compétition. Cet esprit de compétiteur, il faut le travailler chez nos jeunes". Toutefois, l'ex-coach rouennais n'entend pas faire une fixette de cette qualification. "J'ai envie que les gamins fassent un bon match, donne une bonne image d'eux". Alors, comme il le répète à maintes reprises, "stop ou encore", pour Thomas Yvrande et ses partenaires en Gambardella ?
> Coupe Gambardella. 1/32e - SM Caen (Nat) / Lens (Nat), dimanche 12 janvier à 14 H 30 au Stade de Venoix-Claude-Mercier.
*Membre de cette équipe, Tidiam Gomis, né en 2006, était surclassé lors de cette épopée.
3 infos pour mieux connaître Gilles Fabien
Parti de sa Guyane natale à 13 ans !
Pour atteindre leur objectif de signer professionnel dans leur club formateur, les jeunes joueurs de l'équipe de Gambardella du Stade Malherbe peuvent s'inspirer de leur coach. Quand il avait 13 ans, Gilles Fabien a pris son destin en main. "Je suis venu de moi-même en Métropole avec mon baluchon", raconte le natif de Cayenne, en Guyane. "J'ai prévenu mes parents que partais et je me suis payé mon billet d'avion en faisant des petits jobs". Après deux ans en région parisienne, où il logeait chez sa sœur, Marlène, le nouveau coach du SMC a été repéré par un recruteur du Mans FC dans une cour d'école. "J'ai fait un essai de deux-trois jours et derrière, ça a duré trois saisons". Le début d'une carrière de presque 25 ans !
Un passage remarqué au FC Rouen
Le Stade Malherbe n'est pas le premier club normand dans le CV de Gilles Fabien. Lors de l'exercice précédent, le technicien officiait du côté du FC Rouen où il dirigeait la réserve (R1) et était responsable de la formation. "Maxime d'Ornano (l'ancien entraîneur du FCR, démis de ses fonctions début novembre), avec qui j'ai été formé au Mans, m'avait demandé de lui donner un coup de main à la formation". Cette saison, celui qui est également passé par Bourges en tant qu'éducateur était censé prendre du galon. "Max m'avait proposé de devenir son adjoint en National. Je devais aussi prendre les U17, promus au niveau national, dans le cadre de mon diplôme du Formateur".
Le coup de téléphone de Matthieu Ballon qui a tout changé
La carrière d'éducateur de Gilles Fabien a donc pris une tout autre tournure quand Matthieu Ballon, le directeur du centre de formation du Stade Malherbe, a décroché son téléphone. "Quand il m'a proposé de devenir son adjoint en National, Max (d'Ornano) me dit de réfléchir. Je pars à Clairefontaine pour mon Formateur. A la fin de la semaine, je contacte Max pour lui donner mon accord. Mais je n'arrive pas à le joindre tout de suite. Le temps qu'il me rappelle, environ 20' plus tard, j'ai reçu le coup de fil de Matthieu pour rejoindre le SM Caen. J'ai demandé son avis à Max qui m'a conseillé de foncer", raconte le principal intéressé.
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