Pour sauver sa peau, l'US Granville repart presque d'une feuille blanche
01/17/2025 04:03 AM
Six départs pour cinq arrivées*. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le mercato d'hiver est particulièrement actif du côté de l'USG, lanterne rouge de la poule B de N2. Et ce n'est pas fini... "On travaille sur deux nouvelles arrivées : un profil défensif et un offensif", dévoile Matthias Jouan. "On aurait aimé faire ce boulot dès le mois de juillet mais...". Mécontent de l'état d'esprit de plusieurs de ses éléments lors de la phase aller, l'Etat-major granvillais a souhaité renouveler son effectif en profondeur pour relever le défi du maintien. A en croire le technicien manchois, les premiers retours sont positifs. "Dans le niveau d'exigence sur les séances, dans l'investissement au quotidien, dans la qualité humaine des garçons... C'est le jour et la nuit". Conséquence, l'ex-joueur de l'US Quevilly peut se consacrer sur l'essentiel : le ballon. "Certains joueurs tirent les autres vers le haut. Au lieu de rabâcher toujours les mêmes choses sur l'investissement qu'il faut adopter, on parle football".
Pour travailler le vivre-ensemble justement, le staff normand a décidé de modifier quelques habitudes. "On convoque les joueurs encore plus tôt qu'avant, environ une heure avant chaque séance, afin qu'ils passent des moments en commun. Ils ont 15, 20, 30' de quartier libre. Ils jouent au ping-pong, aux cartes, aux dés... Ne serait-ce que boire un café. L'idée est de mieux se connaître", témoigne Matthias Jouan. Pour l'entraîneur granvillais, l'une des clés d'une possible remontée au classement de son équipe se situe dans le comportement de ses troupes sur le terrain. Car si le club du président Benjamin Bahu pointe en dernière position, sa situation au classement n'est absolument pas rédhibitoire avec quatre longueurs de retard sur le premier non-relégable (mais un match en plus), alors qu'il reste encore la moitié du championnat à disputer.
"On convoque les joueurs une heure avant chaque séance afin qu'ils passent des moments en commun"
"Certaines équipes ont bien fonctionné sur la première partie de saison. Pourquoi ne serait-on pas capable de les imiter à partir de maintenant, de grappiller un maximum de points ? Parfois, les dynamiques changent, des formations s'écroulent", prédit Matthias Jouan. Surtout que le coach de l'USG l'assure, les contenus proposés par son groupe ne sont pas en adéquation avec les résultats obtenus. "A chaque fois, on est pénalisé sur des détails. Le problème, c'est que ça se répète. Il faut qu'on soit plus costaud dans notre surface et dans celle de l'adversaire, plus efficace", développe le technicien, prenant en exemple la dernière défaite des siens contre les Girondins, il y a six jours (J15. 2-1, le 11 janvier). "Sur les 18 centres qu'on fait, cinq arrivent dans la bonne zone mais ça ne débouche sur aucune frappe". Pour se relancer en National 2, à commencer lors du derby du Sud-Manche sur la pelouse du voisin avranchinais, les Granvillais devront régler la mire.
> N2. J16 - US Avranches (6e - 21 points) / US Granville (16e - 13 points), vendredi 17 janvier à 19 H 30 au Stade René-Fenouillère.
*Arrivées : Kenny Herbin (attaquant, Goal FC, N2), Vincent Créhin (attaquant, Saint-Malo, N2), Félix Ley (milieu offensif, Fréjus-Saint-Raphaël, N2), Théo Emmanuelli (défenseur, FC Villefranche, N1), Oumar Camara (défenseur, Marignane-Gignac, N1).
Départs : Abdoulaye Ousmane (défenseur, RC Strasbourg « B », N3), Dorian Samba (milieu défensif, Châteauroux, N1), Kelly Irep (latéral gauche), Yamadou Fofana (latéral gauche), Maxime Penneteau (attaquant), Brahim Mahamat (attaquant).
Des conditions d'entraînement qui crispent Matthias Jouan
Faute de terrains disponibles, les partenaires de Paul Reulet aimeraient pouvoir s'entraîner plus souvent sur le terrain d'honneur du Stade Louis-Dior. ©Damien Deslandes
S'il déplore quelques erreurs d'arbitrage qui ont pénalisé son équipe, à l'image de ce corner dans les arrêts de jeu, inexistant à ses yeux, ayant débouché sur le but victorieux pour les Girondins le week-end dernier, ce qui met le plus en rogne Matthias Jouan actuellement, ce sont les conditions dans lesquelles ses joueurs s'entraînent. "C'est catastrophique", ne passe pas par quatre chemins le coach granvillais. Pourtant, un terrain spécifiquement dédié aux séances, situé juste à côté de l'honneur au Stade Louis-Dior, a été intégralement refait à l'été 2024 (drainage, arrosage automatique...). Mais cette réfection a visiblement été ratée dans les grandes largeurs. "Aujourd'hui, c'est de la terre, il n'y a plus un brin d'herbe. Pourquoi ? Je ne sais pas. Est-ce qu'il a été trop utilisé ? Est-ce qu'il a été mal conçu à la base ? Est-ce qu'il a trop plu ?", s'interroge le technicien manchois.
Conséquence, tous les jours, le staff normand doit trouver des solutions de repli, sachant que la pelouse du Stade Louis-Dior est rarement mise à disposition par le service des sports de la ville de Granville. "Même quand il n'y a pas de match. C'est une fois maximum par semaine et encore, il faut se battre", lâche Matthias Jouan qui regrette ce manque de coopération. S'il y a bien un synthétique à la Cité des Sports, l'état physique de certains joueurs ne leur permet pas de s'entraîner sur cette surface. C'est le cas de Vincent Créhin qui a quitté Saint-Malo cet hiver justement parce que la plupart des séances se déroulaient sur synthétique. Pour se préparer sur une aire de jeu convenable, les partenaires de Paul Reulet sont donc obligés de s'exiler dans une commune avoisinante, à Donville-les-Bains. "On partage le terrain avec un club qui joue en District. C'est un comble mais ce sont eux (la commune et le club) qui font le plus d'efforts pour nous accueillir". Matthias Jouan espère qu'une prochaine réunion avec le service des sports permettra d'améliorer le travail au quotidien de son groupe.
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