Pour Stéphania Turyk, il n'y a pas que le foot dans la vie
01/28/2025 08:26 AM
Dans les vestiaires, il lui arrive parfois de se dire qu'elle n'est pas comme les autres. Et ça lui plaît. Avec l'internationale sénégalaise Korka Fall, Stéphania Turyk est l'une des seules joueuses étrangères à évoluer au Stade Malherbe. Elle est aussi l'une des seules à avoir toujours rêvé d'être gardienne. Quand elle a débuté le football à l'âge de quatre ans, la Canadienne, petite-fille de grands-parents ukrainiens, a foncé sur le terrain, gants aux mains. "Je voulais aller dans les buts car j'aimais bien avoir un maillot différent des autres", raconte-t-elle dans un français impeccable. "C'est aussi un poste à responsabilités que j'aime bien". A 26 ans, Stéphania Turyk, débarquée en Europe en 2021 pour ses études, dispute sa deuxième saison sous les couleurs « Rouge et Bleu », après une première expérience en France, à Strasbourg (D2).
Après un diplôme en physiologie au Canada, dans un cursus équivalent à STAPS, la joueuse s'est orientée vers des études peu communes. "J'ai intégré un master à l'Université internationale de l'espace à Strasbourg. Les cours étaient en anglais", explique celle qui avait le choix également avec l'Angleterre. "En France, le programme scolaire était plus intéressant. Et puis j'aime la culture française. C'est différent de la maison. Par exemple, pour manger, c'est très très bon ici", sourit-elle sans pouvoir dire si elle préfère le fromage normand ou un bon pot-au-feu en hiver. "Je me sens très bien ici". Bien dans ses baskets à Caen, Stéphania Turyk a même eu le temps de visiter la région, en parallèle de ses cinq entraînements hebdomadaires avec le SMC. "Je me suis rendue à Juno Beach où les Canadiens ont débarqué pendant la guerre. C'était incroyable !".
"Emmeline (mainguy) m'aide beaucoup. ce n'est pas la première fois que je suis n°2. j'essais de saisir chaque opportunité de jouer"
Mais si Stéphania Turyk est arrivée à Caen, c'est plus pour le ballon rond que pour l'Histoire. Passée par le championnat universitaire nord-américain, avec Toronto, sa ville de naissance, la gardienne n'est qu'au début de sa carrière. Son statut de doublure d'Emmeline Mainguy, recrutée à l'été 2024, ne semble pas lui poser problème. Au contraire. "Emmeline m'aide beaucoup. Ce n'est pas la première fois que je suis n°2. Je m'adapte et j'essaie de saisir chaque opportunité de jouer", confie-t-elle avec beaucoup d'humilité. Mentalité gagnante puisque la principale intéressée s'est offert une place de titulaire lors du dernier match de l'année, 2024, face à Brequigny, avec en prime, un clean-sheet devant ses parents, présents pour l'occasion (victoire 3-0).
Son rêve de jouer dans une ligue professionnelle au Canada
Stéphania Turyk regarde régulièrement la National Women Soccer League, soit l'élite du football aux Etats-Unis. La jeune femme juge la pratique en France bien différente. "Pour moi, ce n'est pas le même foot. Au Canada et aux USA, nous sommes des athlètes avant d'être footballeuses. En Europe, c'est la technique qui compte avant tout". Si elle se plaît en D3, la gardienne reste très attentive à ce qu'il se passe de l'autre côté de l'Atlantique. "Je rêve de jouer dans une ligue professionnelle au Canada". Bonne nouvelle, à partir du mois d'avril, son pays natal lance sa propre ligue professionnelle, baptisée la « Northern Super League », composée de six équipes.
"Mon souhait est de devenir préparatrice physique ou médecin pour les astronautes"
Pour l'instant, la native de Toronto mène de front football et études. "Mon souhait est de devenir préparatrice physique ou médecin pour les astronautes. C'est un secteur de niche mais l'espace, c'est passionnant. On en sort grandit tous les jours". Mais d'où vient cette passion pour le ciel, les astres et les astronautes ? "Au cours de mon premier cursus, il y avait un projet de groupe sur le physique des astronautes. Je n'y avais jamais pensé. C'était le projet idéal pour moi". Et là voilà tombée dans l'univers de Thomas Pesquet.
Quand il lui reste du temps, Stéphania joue du piano et chante, ses deux autres talents. Née d'une maman musicienne, Mia Bach, et d'un papa cycliste, Peter Turyk, elle sait de qui tenir. "J'ai déjà chanté avant des matches de basket et de hockey-sur-glace à l'Université au Canada. Là-bas, c'est une institution ». Alors au moment d'être accueillie au sein de l'effectif caennais, bizutage oblige, la Canadienne n'a pas eu d'autre choix que de pousser la chansonnette. "Les filles m'ont encore demandé de chanter cette année alors que je n'étais plus nouvelle", se marre-t-elle. Si ses coéquipières ont eu le plaisir d'écouter « Viva la vida » de Coldplay la saison dernière, le choix s'est porté sur Adèle et sa chanson « When we are young » cette année. Une chose est sûre. En cas de maintien en fin de saison, Stéphania Turyk ne sera pas la dernière à s'ambiancer sur Queen et son fameux titre « We are the champions »...
> D3F. J11 - SM Caen (6e - 14 points) / Sarcelles (7e - 13 points), dimanche 2 février à 14 H 30 au Stade de Venoix - Claude-Mercier.
Léa Quinio
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