Toujours en reconstruction, l'USON Mondeville se prend au jeu de la Coupe de France

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Au sortir des années 90, l'USON Mondeville était un robuste club de niveau fédéral, abonné aux joutes de CFA ou de CFA 2. C'est à cette période-là d'ailleurs que le club de la couronne caennaise a connu ses plus belles heures en Coupe de France avec deux 1/32es de finale à la clé, en 1999 puis l'année suivante. Alors, quand on lui parle de la Vieille Dame et du 5e tour qui se profile, l'actuel entraîneur de l'USONM Matthieu Chevreau n'y va pas par quatre chemins. "On a essayé de se hisser à cet échelon-là et ça nous redonne des idées", glisse l'ancien coach du FC Saint-Lô. "C'est un club qu'on a retapé de fond en comble et là, la coupe, ça peut offrir de bons moments". Voilà un an que l'entraîneur de 36 ans a mis le pied à l'étrier du côté du stade Michel Farré. Ce dernier a été embarqué dans un projet de restructuration conduit par l'éphémère président du SM Caen (saison 2019-2020), Fabrice Clément, et les deux hommes avancent pas à pas, main dans la main, pour redonner à Mondeville son lustre d'antan. "En toute transparence, la première année a été très riche en termes de travail avec un audit à faire sur les grosses problématiques que le club avait vécues au niveau du fonctionnement mis en place".

Même si la simple apparition du nom du club au sein du championnat de Régional 2 la saison dernière en faisait un candidat naturel à la promotion, en interne, l'objectif de remontée immédiate n'était clairement pas le cap défini. "On s'est d'abord donné trois-quatre mois avec Fabrice pour observer, œuvrer et mettre en place une équipe qui, sincèrement, ne pouvait pas du tout monter en R1 la première saison", assure Matthieu Chevreau. "On n'était pas prêts sur le plan structurel, on n'était pas prêts sur le plan financier et on n'était pas prêts sur le plan humain". L'exercice 2023-2024, les Mondevillais l'ont ainsi achevé, sans faire de vagues, à la 5e place de leur groupe, à sept unités du promu surprise, Mézidon. "On a fait de plutôt bonnes choses avec un groupe resserré, avec un groupe très très jeune", poursuit le coach qui n'hésite pas à pointer aussi du doigt le joli parcours en Coupe de Normandie, conclu en quart de finale contre le futur vainqueur, l'Évreux FC 27 (2-2, 4 tab à 3). "On est repartis avec des garçons qui aimaient leur club, mais qui n'avaient aucune expérience de ce niveau-là. On a tout simplement fait avec les moyens qu'on avait à notre disposition".

La Coupe de France comme catalyseur

Si l'USON Mondeville poursuit sa restructuration en interne et continue à s'équilibrer sur le plan financier, les quelques années de flottement dans la gestion et toutes les critiques qu'a cristallisées l'institution normande auraient joué sur sa réputation auprès des joueurs, un état de fait avec lequel Matthieu Chevreau a aussi dû jongler. "Avec l'image négative que dégageait le club, on n'a pas réussi à faire de gros coups", poursuit le technicien, toujours au sujet de la première saison. "Je peux vous assurer que quand je suis arrivé au club, j'ai eu des contacts avec des joueurs qui avaient très envie qu'on collabore ensemble, mais qui ne voulaient pas mettre les pieds dans ce club-là". Lentement, mais sûrement, la situation s'améliore. Ces dernières semaines, Mondeville a été en mesure de se renforcer avec des éléments comme Julien Gervais, arrivé en provenance de l'ASPTT Caen (N3) ou encore Lucas Marie, le meilleur buteur de la poule la saison dernière avec Mézidon. "Il a préféré s'engager dans notre projet plutôt que de suivre son club en Régional 1", se réjouit Matthieu Chevreau au sujet de son attaquant.

Toutes ces avancées, tant l'apprentissage sur le fonctionnement général d'un club que s'est imposé Matthieu Chevreau ou tout ce que met en place Fabrice Clément en interne, vont-elles alors offrir une grande cuvée 2024-2025 au club mondevillais ? "Nos premiers matches (une défaite et deux victoires en championnat) me confortent dans l'idée qu'on est capables de faire de belles choses", assure l'entraîneur. "De là à retrouver le niveau R1 dès cette année, je ne le sais pas, et je pense que je ne le saurai pas dans les semaines qui arrivent. En tout cas, j'y crois beaucoup et les joueurs y croient beaucoup". En attendant de poursuivre leur aventure en R2, Gaylor Leplé et ses partenaires vont tâcher de poursuivre leur route en Coupe de France dès dimanche à Agon Coutainville, une autre formation de R2 que Matthieu Chevreau connaît bien. "C'est un match un peu fanfare pour les deux équipes, c'est une opportunité énorme d'aller au 6e tour ! Pour Mondeville, ça doit représenter quelque chose de fort de se hisser à nouveau sur une épopée en Coupe de France. Je pense que les joueurs doivent être capables de se liguer dans un moment comme celui-là". Et on ne le sait que trop bien : d'une aventure en Coupe de France peuvent parfois jaillir les saisons les plus inoubliables.

> Coupe de France. 5e tour. FC Agon Coutainville (R2) / USON Mondeville (R2), dimanche 13 octobre à 15h au Stade Pierrot Drouet.

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