Niort 3-0 DFCO : un mal profond
09/30/2023 01:23 AM
Comme la saison passée, Niort est souvent un mauvais souvenir pour Dijon, qui s'incline une nouvelle fois après une prestation honteuse sur la pelouse de René-Gaillard. Les maux du DFCO n'ont pas disparu avec la relégation, loin de là, et une troisième relégation sportive en quatre saisons n'est pas du tout à exclure.
LE MATCH : Chamois Niortais 3 - 0 Dijon FCO
Au stade René Gaillard (Niort), vendredi 29 septembre 2023, coup d'envoi à 19h30
Buts : Gasnier (34e), Inchaud (47e), El Kaddouri (84e) pour le CNFC
Avertissement : Renel (11e) pour le CNFC
- 3e : Souici touche la barre ! Sur une frappe de loin dans l'axe de la surface, le milieu dijonnais trouve l'équerre du but niortais. Delecroix était battu.
- 16e : profitant notamment de la glissade de Chahid, Zemzemi remonte le terrain et sert El Kaddouri. Gêné par la sortie de Risser, le milieu offensif ne cadre pas !
- 20e : El Kaddouri travaille côté gauche et parvient à passer à Gasnier dans la surface : sa frappe en première intention est détournée par Risser. Le corner qui suit ne donne rien.
- 32e : le DFCO subit beaucoup depuis une dizaine de minutes. Les offensives niortaises manquent de tranchant et de précision mais le danger se rapproche.
- 34e : sur une nouvelle offensive Niortaise côté gauche, El Kaddouri fixe la défense dijonnaise et sert en retrait Gasnier qui croise parfaitement sa frappe. Le cuir termine trop facilement dans le petit filet opposé (1-0).
- 41e : déboulé de Gasnier côté gauche qui adresse un très bon centre de l'extérieur du pied pour Inchaud, mais Risser intervient bien dans les pieds de l'attaquant niortais.
- 47e : côté gauche, Marks Inchaud percute et prend le meilleur sur Temanfo. Le jeune attaquant repique et frappe en force. La balle passe entre les jambes de Chahid et trompe Risser. 2-0, la soirée vire au cauchemar.
- 64e : servi dans la surface, Inchaud centre en retrait mais c'est contré par Temanfo. Sur le corner, la tête d'Ecuele-Manga n'est pas cadrée.
- 69e : bon centre de Temanfo mais la reprise de la tête de Mendes passe très loin du cadre.
- 71e : Marié est au second ballon et pénètre dans la surface. Il est repris on extremis par Écuéle-Manga qui détourne en corner
- 72e : le ballon revient sur Drouhin après le corner, mais le défenseur ne cadre pas sa tête.
- 82e : bonne déviation de la tête de Mendes qui trouve Ben Fredj dans la surface. Pressé par la défense niortaise, l'attaquant dijonnais choisi l'extérieur du gauche, mais ne cadre pas à bout portant...
- 83e : coup-franc de Renel à l'angle de la surface. C'est cadré mais peu puissant, Risser semble pouvoir capter tranquillement la balle mais il commet une faute de main. El Kaddouri suit le coup et marque dans le but vide. 3-0, fin du spectacle.
Sans repère
Il y aurait beaucoup à dire sur ce match. Car si les contre-performances face à Nancy et Cholet pouvaient laisser un goût amer tant le DFCO avait dominé par moments sans parvenir à faire la différence, à Niort, il n'y a pas eu débat. Le DFCO a pris une fessée amplement méritée. L'un des points notables de cette partie est sans doute le manque de cohérence dans le plan de jeu proposé par Benoît Tavenot. Privé de plusieurs éléments importants (Congré, Cissé, Irié), le coach dijonnais a proposé un schéma classique mais qui pouvait d'emblée poser question avec la titularisation de Schur, encore en recherche de rythme, de Souici, rarement convainquant, d'un Soumaré émoussé ou de Nassi pour s'occuper de l'animation offensive. Mais c'est surtout au fil de la partie que les choix se sont avérés plus questionnant.
D'abord celui de remplacer Soumaré, blessé, par Marié. Pourquoi ne pas avoir fait rentrer Ben Fredj si l'objectif était de jouer en 4231 ? On peut aussi douter de la pertinence de passer à une défense à 3 axiaux avec l'entrée de Drouhin. Cela a entraîné un changement qui a clairement déstabilisé l'équipe, alors qu'il aurait été possible de conserver le même système en faisant coulisser Makutungu côté gauche et en positionnant Fofana en ailier. Bien sûr, il est toujours facile de décrypter après coup. Néanmoins, les nombreux changements, de joueurs et de systèmes, tentés par le coach dijonnais sur ce match ont témoigné d'une certaine instabilité. Manque de maitrise et de conviction forte quant aux schémas de jeu qu'il souhaite mettre en place ? Ou bien tentatives un peu désespérées face à des joueurs incapables de maitriser jusqu'aux fondamentaux les plus basiques du football ? Quelle que soit la réponse, elle n'est pas rassurante et la remise en question va devoir être profonde pour sortir rapidement de ce marasme en train de se mettre en place et qui rappelle beaucoup trop le scénario de la saison dernière.
« On a manqué de tout. Après dix minutes, on a fait preuve d'une fragilité mentale terrible. En 15 jours, on passe d'un début de saison correct, avec des contenus intéressants qui pouvaient laisser présager de bonnes choses, à ce soir où l'on ne mérite rien. » - Benoît Tavenot.
L'art de la relance
La mauvaise série dans laquelle commence à s'engluer le DFCO est concomitante à la propension de nos adversaires à bloquer à la relance notre double pivot au milieu de terrain. Véritable rampe de lancement du jeu dijonnais lors des succès contre Avranches et Villefranche, ce circuit privilégié de relance a vite été identifié par les équipes adverses, qui ont rapidement compris qu'il s'agissait autant du point fort que du point faible du DFCO. Car s'il constitue une arme redoutable, notamment avec la vision du jeu de Chahid positionné en meneur de jeu reculé, il est aussi le seul circuit de relance efficace maitrisé par les hommes de Benoît Tavenot. Ainsi, dès lors qu'il est neutralisé, comme ce fut de nouveau le cas face à Niort, le DFCO devient incapable de relancer proprement, se perd dans des circuits en U inefficaces ou dans des longs ballons imprécis pour espérer trouver Mendes. Autrement dit, si les Dijonnais veulent retrouver de l'efficacité dans les différents compartiments du jeu, cela passera nécessairement par trouver plus de variété dans leur stratégie de relance. C'est loin d'être le seul écueil du DFCO dans le jeu mais il paraît indispensable à contourner, à minima pour éviter la multiplication des pertes de balle au niveau de la ligne médiane, qui sont autant de munitions d'attaque offertes à l'adversaire.
@Gus21
LES NOTES
Le moins pire : Jordan Marié (3,4)
Exceptionnellement, nous ne ferons pas mention d'un homme du match, puisque personne ne le mérite. Le milieu, entré à la 35e minute pour remplacé un Bryan Soumaré transparent puis blessé, a juste été sur le terrain moins longtemps que les autres et n'a pas été autant à la rue, bien que peu intéressant. Et ça suffit pour être meilleur que tous les autres.
Risser (2,2) : deux buts sur des frappes assez difficiles à capter, puis un troisième sur lequel il est inexcusable. Enfin, au fur et à mesure que les journées passent, on le trouve de moins en moins rassurant, au point de croire que toutes ses qualités lui ont été retirées par Thierry Henry.
Traoré (2,2) : En dehors d'une ou deux fulgurances, de mémoire, c'est du pareil au même avec les deux saisons dernières en Ligue 2. Un soldat sur lequel on ne peut même pas compter, est-ce nécessaire d'en espérer encore quoi que ce soit ?
Temanfo (2,8) : dans un rôle ingrat où il était forcé de tout faire puisque personne autour de lui ne tentait quoi que ce soit, il a finalement montré ses limites et de grosse lacunes. Une fébrilité qu'on ne lui connaissait pas encore, aussi.
Makutungu (3) : on savait que ça serait dur pour Cédric, on ne s'est pas trompé (même s'il est le titulaire qui a le moins morflé dans notre notation)...
Fofana (2,9) : ne peut pas systématiquement être le sauveur de la patrie. Mais on est en droit d'en attendre plus, bien plus de sa part. Les qualités sont présentes mais les montrer si peu régulièrement, c'est criminel.
Chahid (2,3) : pour la première fois de la saison, il est passé complètement à côté. À son âge, on excusera ce coup de mou surtout s'il s'en relève assez vite, mais ce genre de méforme arrive naturellement quand on porte la création de son équipe sur ses épaules pendant deux mois. Remplacé à la 55e par Ben Fredj, qui ne s'est pas couvert de gloire avec notamment un énorme raté devant Delecroix. Inhabituel, car cette lose qui lui colle aux crampons ne lui était pas familière avant de signer à Dijon.
Souici (2,4) : merci pour la barre transversale, mais il y a eu ce soir beaucoup trop peu de réussite dans ce qu'il a entrepris pour que l'on considère son match ne serait-ce qu'un peu satisfaisant. Rayan est parfait pour se mettre au niveau des autres, élevant son jeu contre Avranches et Villefranche, sombrant avec le reste de l'équipe depuis quelques journées...
Nassi (2,2) : stéréotypé et peu efficace, il a perdu la balle à de nombreuses reprises et a nullifié le peu d'offensives dijonnaises. Remplacé à la mi-temps par Fdaouch (note à venir), qui a provoqué des choses bien plus intéressantes et a prouvé qu'on ne pouvait pas se passer de lui, même sur quelques mi-temps. Et c'est plutôt inquiétant.
Schur (1,7) : on n'a pas compris ce qu'il a pu faire sur le terrain pendant plus d'une heure, et lui non plus visiblement. Il y a de meilleures façons de célébrer sa première titularisation, même si on lui donnera aisément le bénéfice du doute considérant la forme actuelle de l'équipe dans laquelle il débarque. Remplacé par à la 65e par Drouhin, qui a disputé ses premières minutes dans le monde professionnel dans un environnement très compliqué. Trop difficile de juger son niveau sur ce bout de match qui était d'ores et déjà plié.
Mendes (2,9) : quand on n'a pas d'avant-centre digne de ce nom, on n'arrive pas à trouver les failles. Et quand on en a un, on n'arrive plus à le trouver lui. C'est le serpent qui se mord la queue, et ça devient très problématique pour ne pas dire agaçant. Pourtant, il est le joueur qui crée la meilleure occasion dijonnaise du match et aurait mérité une passe décisive.
@NoVak