Emmanuel Macron veut afficher son soutien à Israël à l'occasion du match contre la France

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Accompagné par François Hollande, Nicolas Sarkozy et le Premier ministre Michel Barnier, Emmanuel Macron sera présent au Stade de France pour assister à la rencontre France-Israël, jeudi 14 novembre (20 h 45). Le président de la République entend afficher son soutien envers l'État hébreu après les récentes violences dont a été victime la communauté juive.

Après les polémiques, l'apaisement : Emmanuel Macron entend marquer jeudi son soutien à la lutte contre l'antisémitisme en assistant au match de football France-Israël et rassurer la communauté juive, profondément inquiète après les scènes de violences à Amsterdam contre des supporteurs israéliens.

Ses deux prédécesseurs, Nicolas Sarkozy et François Hollande, ainsi que le Premier ministre Michel Barnier seront également présents au Stade de France qui s'annonce aux trois quarts vide et sous haute surveillance pour cette rencontre à haut risque.La venue d'Emmanuel Macron constitue toutefois un geste particulièrement fort après une série de tensions avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et la communauté juive pour des prises de position jugées hostiles à Israël.

« Il y va parce qu'il y a eu une émotion forte notamment après Amsterdam. C'est important de marquer un soutien, de dire aussi qu'on ne cédera rien face aux peurs », résume-t-on dans son entourage, alors que les autorités israéliennes déconseillent de se rendre au match de Ligue des nations à Saint-Denis. « Je sais qu'il y a eu des polémiques et des incompréhensions », poursuit un proche du président. « Mais pour nous, il n'y a aucun doute sur l'implication du président de la République contre l'antisémitisme », relève-t-il.

Dans la nuit du 7 au 8 novembre après une rencontre de la Ligue Europa, des supporteurs du Maccabi Tel-Aviv ont été pourchassés et battus dans les rues d'Amsterdam. Ces attaques, qualifiées d'antisémites notamment par Israël et les autorités néerlandaises, ont fait de 20 à 30 blessés et suscité l'indignation de nombreuses capitales occidentales.

« Contre-match d'Amsterdam »

Emmanuel Macron a braqué Israël et la communauté juive de France en appelant à stopper les ventes d'armes utilisées à Gaza et en accusant l'État hébreu de « semer la barbarie » à Gaza et au Liban.

Des propos qualifiés d'« outrance » et de « blessure » par le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). Au point que le nom du chef de l'État avait suscité des huées le 7 octobre, lors d'une soirée à Paris marquant le premier anniversaire des massacres commis par le mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël.

Sa présence jeudi au Stade de France est du coup d'autant plus bienvenue. « C'est un symbole fort d'affirmation républicaine face à l'antisémitisme et je me félicite que cela ait enclenché derrière une présence large d'élus », a déclaré le président du Crif, Yonathan Arfi, à l'AFP.

Pour Lukas Aubin, expert en sport et géopolitique à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), « l'idée sous-jacente est de faire de cet événement un contre-match d'Amsterdam et d'essayer d'apaiser les tensions ». « On est sur une volonté de soutenir l'équipe d'Israël, de dénoncer les actes qui ont eu lieu à Amsterdam et par ricochet de montrer le soutien de la France à Israël […] alors même que toutes les zones d'ombre n'ont pas été éclaircies » sur Amsterdam, ajoute-t-il.

Au risque de s'attirer les foudres des détracteurs d'Israël, au nom d'une délicate politique d'équilibre entre le droit d'Israël à se défendre et la dénonciation des actions de l'armée israélienne à Gaza depuis les attaques du 7 octobre 2023. Paris martèle qu'elles doivent s'inscrire dans le respect du droit international.

« Renoncer à ce match, c'est reculer »

« Il faut que la France arrive à faire de ce match le symbole de l'anti-Amsterdam. Un stade vide serait une victoire symbolique pour l'antisémitisme », renchérit Yonathan Arfi.

Seules « 25 000 » places étaient vendues mercredi, selon le ministre des Sports Gil Avérous, du jamais vu dans l'histoire du stade qui peut contenir jusqu'à 80 000 spectateurs. « Ce désamour d'un certain nombre de supporteurs n'est pas forcément lié à un boycott du match, il y a aussi la peur potentielle que les événements d'Amsterdam se reproduisent », pointe Lukas Aubin.

La pression s'annonce grande sur les forces de l'ordre et le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, qui a refusé de délocaliser le match, sur fond d'appels de la gauche radicale à son annulation ou à son boycott « au vu ...