
Harit (OM) et Singo (Monaco) : pourquoi François Letexier n'a pas pris les mêmes décisions, et pourquoi il a eu raison
12/19/2024 11:17 AM
A la vue des images, les deux fautes sont les mêmes. Pourtant, Amine Harit a été expulsé et Wilfried Sango n’a pas eu le moindre carton. Tout ça, sans erreur grossière de François Letexier, au sifflet lors des deux matchs. Explications.
Le 27 octobre dernier, au cours du match entre l'OM et le PSG, François Letexier expulsait le Marseillais Amine Harit pour un jeu (très) dangereux sur Marquinhos. Hier, le même François Letexier décidait de ne pas donner le moindre carton au Monégasque Wilfried Singo, pour avoir écrasé la joue de Gianluigi Donnarumma, obligé de sortir (contrairement à Marquinhos, resté sur le terrain).
C'était attendu : sur les réseaux sociaux, et même sur plusieurs plateaux de célèbres « talk show », on dénonce l'incohérence des deux décisions. Déjà que l'arbitrage est la cible de critiques sur ce plan (c'est même la principale critique), c'est encore plus flagrant quand il s'agit du même arbitre !
Et pourtant, dans ce cas précis, il est difficile de comparer les deux actions. Rappelez-vous, à la fin du classico, François Letexier avait expliqué sa décision de mettre un carton rouge : « Je vois Amine Harit arriver avec la jambe tendue en direction du torse de son adversaire. C'est le premier élément que je distingue à vitesse réelle. Dès le départ, j'ai le sentiment que ce geste met en danger l'intégrité physique de son adversaire ».
Attitude « inconsidérée » et attitude « imprudente », toute la différence est là
On comprend à travers les propos de l'arbitre, qu'il condamne l'attitude du Marseillais « jambe tendue, en direction du torse de son adversaire ». Dans le geste de Singo, il n'y a rien de tout ça. Le Monégasque ne donne à aucun moment le sentiment qu'il va faire un geste dangereux. Il s'agit d'un mauvais concours de circonstances. Pas habitué à se retrouver dans cette position, le solide défenseur monégasque manque le petit piquet qu'il veut réaliser et est emporté par son élan, sur Gianluigi Donnarumma, qui est sorti vite et bien. Le fait d'avoir manqué son geste (très difficile à faire à pleine vitesse) déstabilise Singo qui ne contrôle plus rien. Si on se réfère aux explications données par Letexier après OM-PSG, cela n'a donc rien à voir avec le geste d'Harit, qu'il juge, dès le départ, dangereux.
D'ailleurs, les lois du foot prennent en compte ces différences. La faute d'Amine Harit est estimée comme émanant d'une « attitude inconsidérée », définie ainsi par l'Ifab (instance qui gère les lois du jeu) : « Lorsqu’un joueur agit sans tenir compte du caractère dangereux ou des conséquences de son acte pour son adversaire », et « violentes », donc « lorsqu’un joueur fait un usage excessif de la force au risque de mettre en danger l’intégrité physique de son adversaire »
Alors que la faute de Singo est la conséquence d'une « attitude imprudente », définie ainsi : « On parle d’attitude imprudente lorsqu’un joueur dispute le ballon sans attention, ni égard, ni précaution », peut-on lire dans le règlement. Selon le règlement, rien n'obligeait François Letexier à mettre un carton à Wilfried Sango. L'arbitre, qui n'a pas été appelé par la VAR, n'a donc pas fait d'erreur d'arbitrage.
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