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OM. Pourquoi le directeur du football Mehdi Benatia a été si lourdement suspendu par la FFF ?
01/30/2025 11:31 AM
Ce jeudi 30 janvier, le directeur du football l'OM Mehdi Benatia a été sanctionné de trois mois de suspension ferme, assorti de trois mois avec sursis en raison de son comportement après OM-Losc en Coupe de France le 14 janvier dernier. S'il a été davantage puni que son homologue Olivier Létang (un mois ferme + un mois avec sursis), des éléments peuvent expliquer cette lourde sanction.
La nouvelle était redoutée, elle est tombée ce jeudi 30 janvier. Et elle a fait encore un peu plus de dégâts que ce que l'on aurait pu imaginer : Mehdi Benatia a été suspendu de toutes fonctions officielles (banc de touche, vestiaire d'arbitres notamment) pendant les trois prochains mois par la commission de discipline de la fédération française de football. Une lourde décision qui fait suite aux faits qui se sont déroulés le 14 janvier, à l'issue du match de Coupe de France opposant l'OM au Losc (1-1, 3-4 tab).
Ce soir-là, le directeur du football de l'OM était descendu des travées du Vélodrome à quelques secondes du coup de sifflet final et avait rejoint le bord de la pelouse. Alors que son équipe venait d'égaliser sur le gong, il s'était approché du quatrième arbitre pour lui glisser son avis sur un potentiel penalty oublié par l'arbitre central Clément Turpin. D'une manière trop véhémente au goût de Jérémy Stinat (4e arbitre). Averti par son assistant, Clément Turpin avait alors exclu Mehdi Benatia.
Déjà sanctionné d'un sursis il y a quatre mois
L'ex joueur de la Juventus n'avait pas compris et s'en était ému à l'issue de la rencontre : « On marque, je vais voir le 4e arbitre pour lui dire qu'il y avait pénalty. Il me dit que je l'ai menacé avec le doigt. Ce que je vis est grave, soutenait-il. Retrouvez-moi les images, s'il vous plaît. Et il y avait penalty sur Jonathan Rowe. Pourquoi je n'ai pas le droit de parler et de défendre mon équipe ? Il y a un acharnement, je n'ai plus le droit de parler ».
Si Benatia évoque un « acharnement », c'est qu'il avait déjà été dans une situation similaire il y a quatre mois où il s'était fait remarquer à deux reprises pendant l'Olympico opposant l'OL à l'OM (2-3). À l'époque, il avait écopé de six matches de suspension dont trois ferme. À la mi-temps, il s'était emporté dans les couloirs en pointant du doigt Benoît Bastien : « Commencez à nous respecter ! Prenez pas les gens pour des cons ! ».
Avant d'en remettre une couche en fin de match au micro de DAZN : « Il y a trop de choses que je ne peux pas laisser passer, que le président ne peut pas laisser passer. Tu ne peux pas chaque semaine être là et te dire : « c'est quand qu'ils vont nous la faire », c'est pas possible ».
Un tacle à double lame qui n'avait pas été du goût de la commission de discipline. « La commission considère que les propos tenus par Monsieur Benatia, sont d'une part, à la mi-temps du match, déplacés, et, en fin de match, blessants », avait réagi le président de la Commission à L'Équipe, Sébastien Deneux. Une première sentence était donc tombée « tenant compte de son casier judiciaire vierge de toute sanction ». Sauf que quatre mois plus tard, c'est avec un sursis révocable de trois matches que son dossier est passé devant la commission de la FFF dans ce dossier « OM - Losc ».
Un « comportement intimidant / menaçant » retenu par la FFF ?
C'est une première différence dans la lecture des sanctions entre Olivier Létang, coupable d'avoir attrapé par le bras de la rencontre le quatrième arbitre, et le Marseillais, lesquels étaient déjà suspendus à titre conservatoire depuis une semaine. Létang est arrivé sans casier, au contraire de Benatia dont le nom était encore sur toutes les lèvres alors que les sorties véhémentes contre l'arbitrage ne sont plus forcément monnaie courante en Ligue 1. Mais il n'était question que d'un sursis de trois matches sur la sanction prononcée il y a quatre mois.
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La FFF a l'habitude d'avoir la main très lourde en termes de sanctions, bien plus que la Ligue, à l'image des sept matches de suspension infligés à un joueur rouennais pour un fait d'une très relative violence. Selon le barème de la FFF, l'incident a été jugé bien plus grave qu'un simple « comportement excessif / déplacé (propos, geste et/ou attitude dépassant la mesure) » qui aurait occasionné deux matches de suspension. Pour atteindre les trois mois, la commission fédérale a ainsi jugé que les faits relevaient d'un « comportement intim...