RÉCIT. Il y a douze ans, la folie de France - Ukraine : retour sur une qualification mémorable

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Battue jeudi soir par la Croatie en quart de finale aller de la Ligue des nations (2-0), l'équipe de France de football devra remonter deux buts pour espérer voir le final four de la compétition en juin. Chose que les Bleus ont déjà faite un soir de novembre 2013 contre l'Ukraine, en barrage retour de la Coupe du monde 2014. Une soirée entrée dans l'histoire.

Le contexte n'est pas le même, l'enjeu non plus. Mais en préparant à ce France - Croatie dimanche soir (20 h 45), quart de finale retour de la Ligue des nations, on ne peut s'empêcher de jeter un œil dans le rétroviseur, et se souvenir d'un bouillant France - Ukraine, barrage de la Coupe du monde 2014. D'abord parce qu'il s'agit de la dernière rencontre aller - retour jouée par les Bleus. Ensuite, parce que comme à Split jeudi soir, les Tricolores avaient réalisé à l'aller à Kiev un non-match et s'étaient inclinés 2-0. La suite appartient à l'histoire.

Sakho pour remplacer Koscielny

Le 19 novembre 2013, Français et Ukrainiens se retrouvent au Stade de France pour la rencontre retour. En défense centrale, Laurent Koscielny est suspendu, quatre jours après son carton rouge reçu. Ce qui oblige Didier Deschamps, déjà à la tête des Bleus et dernier rescapé, à remodeler sa défense. 

Le sélectionneur, qui veille pourtant toujours à harmoniser les différents pieds forts dans ses compositions, devra composer avec les deux gauchers Sakho et Abidal. En conférence de presse, le discours du natif de Bayonne se veut mobilisateur, notamment lorsqu'il évoque « l'unité nationale » nécessaire à un bon résultat au match retour.

Deschamps choisit finalement de faire confiance au jeune Raphaël Varane, aligné pour son quatrième match en Bleu au côté de Mamadou Sakho, préféré à un Éric Abidal, peu à son aise à Kiev. À la 22e minute, après une tentative de Franck Ribéry repoussée par Pyatov, c'est justement l'ex-défenseur parisien, fraîchement recruté par Liverpool, qui ouvre malicieusement le score.

Retard rattrapé à la pause

La suite est pleine de promesses pour l'équipe de France : Pogba se procure une grosse occasion aux 20 mètres, avant que Benzema ne voie son but pourtant licite refusé pour hors-jeu. L'arbitre aura-t-il voulu rattraper son erreur lorsque, deux minutes plus tard, il accordera un but au même Benzema, pourtant largement en position de hors-jeu ? La France a déjà rattrapé son retard avant la pause.

Au retour des vestiaires, le deuxième jaune du défenseur ukrainien Yevgen Kacheridi, synonyme de carton rouge, vient rendre la qualification française encore un peu plus crédible. Français et Ukrainiens sont méconnaissables, et le scénario du match aller se voit totalement bouleversé. Mamadou Sakho, en totale confiance, reste une nouvelle fois aux avant-postes après un coup de pied arrêté : il dévie de la cuisse un ballon de Franck Ribéry, pour inscrire un doublé, ses deux premiers et uniques buts sous le maillot tricolore.

Devant 77 000 spectateurs, alors qu'aucune équipe n'avait réussi dans l'histoire des barrages à remonter un score déficitaire de 2-0, l'équipe de France réalise l'exploit dans une ambiance dingue. La liesse est totale et ce succès, l'un des plus mémorables de l'équipe de France, est toujours considéré comme la première pierre vers le titre de champion du monde en 2018.

De là à penser qu'une remontée contre la Croatie conduise les Bleus jusqu'au titre de champion du monde en 2026…

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