« Tu seras responsable »: les images dingues de la réunion explosive entre les présidents de Ligue 1
03/27/2025 04:11 PM
L'émission Complément d'Enquête, qui consacre ce jeudi soir sur France 2 un long sujet sur le PSG et son président Nasser al-Khelaïfi, a mis en ligne un extrait plus long (26 minutes) de la réunion explosive entre les présidents de clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 l'été dernier au moment de choisir le diffuseur du football français. Le Qatari y apparaît passablement énervé.
Les images vont encore beaucoup faire parler. Ce jeudi matin, quelques heures avant la diffusion de son nouveau numéro consacré au PSG et à son président Nasser al-Khelaïfi, l'émission Complément d'Enquête, sur France 2, a mis en ligne un nouvel extrait de 26 minutes* dévoilant la réunion explosive entre les présidents de clubs et la Ligue de football professionnel (LFP) le 14 juillet dernier. L'enjeu du jour était alors de choisir le diffuseur du foot français pour les cinq prochaines saisons.
« Tu mets le bazar dans la Ligue »
Après une rapide introduction de Jean-Pierre Caillot, président du Stade de Reims et du Collège de Ligue 1, qui ne s'est pas gêné au passage pour tacler « les mecs avec des idées qui ont construit des stades de 50 000 places et qui nous ont tous envoyés dans la merde (sic) aujourd'hui », Benjamin Morel, directeur général de LFP Media, prend la parole. Il présente les dernières avancées dans le dossier droits TV, et notamment l'offre de beIN Sports envoyée « dans la nuit » pour diffuser le 9e match de Ligue 1, DAZN s'étant positionné pour les huit autres. Il pointe d'emblée les incompatibilités entre la proposition de la plateforme britannique et les souhaits de la chaîne qatarie, entité de beIN Media Group, présidée par… Nasser al-Khelaïfi.
Le patron du PSG sort alors de ses gonds et se lance, en anglais, dans une longue tirade de reproches envers Benjamin Morel, sans que personne, pas même Vincent Labrune, président de la LFP, n'intervienne. « Ben, tu as induit tous les actionnaires de la Ligue en erreur. […] Tu négocies depuis 18 mois, tu mets le bazar dans la Ligue. Je pense qu'on en est là aujourd'hui à cause de toi. Ce que tu fais est tout simplement négatif. Détruire toutes les offres que nous avons. Je te promets que tu seras tenu responsable de tout ce que tu as fait. Je te le dis. Tout ça est enregistré et je rendrai tout ça officiel », menace l'ancien tennisman.
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Benjamin Morel, lui, semble rester impassible et tente de rappeler, avec calme, que sa présentation est « objective ». « On ne peut pas, en l'état accepter l'offre de beIN et l'offre de DAZN parce que les deux demandent la même chose », dit simplement l'homme.
« Un prix autour de 20 € ? »
Autre moment chaud de la réunion, la prise de parole de Joseph Oughourlian, président du RC Lens. L'homme d'affaires français s'inquiète du prix de l'abonnement que DAZN veut mettre en place (39,99 € sans engagement, 29,99 € avec un engagement de 12 mois). « Personne ne va regarder à ce prix-là », argumente-t-il. « Pourquoi ne pas proposer un prix autour de 20 € ? ». En échange, il émet l'idée de confier le dernier match au spécialiste du streaming sportif. Et donc, de se passer des services de beIN Sports. C'en est trop pour Nasser al-Khelaïfi qui intervient, face à un Vincent Labrune toujours autant effacé.
« Je ne sais pas Joseph si vous avez un problème avec beIN ou Canal. […] Peut-être que vous avez l'argent pour payer, mais les autres clubs ne l'ont pas. C'est la dernière fois que je parle de droits TV. Je n'ai jamais vu ça de ma vie », s'emporte une nouvelle fois le président du PSG. Ironiquement, Joseph Oughourlian lui répond. « Nasser, je te remercie énormément de te soucier des petits clubs. »
S'ensuit une passe d'armes entre les deux hommes, à celui qui parlera le plus fort. « Nasser, il faut que tu comprennes un concept qui visiblement vous échappe au PSG, chez beIN ou aux deux, qui s'appelle le conflit d'intérêts. Tu as pris trois fois la parole, « tu intimides tout le monde, tu es un tyran » (il le dit en anglais, N.D.L.R) », estime le Lensois. Proche de l'explosion, Nasser en appelle alors à « Vincent (Labrune), Jean-Pierre (Caillot), Pablo (Longoria, président de l'OM) », qui laissent « passer ça ». Lui jure n'être simplement là que pour aider. « On me condamne et personne ne dit rien. »
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