Inter Campus : redonner aux enfants le droit de jouer
Hier à 04:37 PM
L'année se termine, avec la magie de ses fêtes. Les enfants ont reçu la visite du Père Noël et ont ouvert avec bonheur leurs cadeaux. Malheureusement, cette année encore, de nombreux enfants dans le monde n'ont pas vécu ce moment si joyeux. En 1997, lorsque l'Inter Campus est né grâce à la volonté du président Massimo MORATTI, personne n'imaginait que cette structure, près de 30 ans plus tard, dans 31 pays du monde, donnerait de l'espoir et remplirait d'étoiles les yeux de milliers d'enfants. Entretien avec le staff d'INTER CAMPUS lors de sa dernière visite en ArgentineRencontre à Buenos Aires avec ceux qui se consacrent au bien-être de ces enfants et tentent de leur donner l'espoir d'un avenir meilleur. 71ae83fd-894e-4c21-9253-77747a8393db.MP4 Comment fonctionne Inter Campus et qui le compose ?Omar (chef de projet) Le personnel d'Inter Campus est composé de 2 personnes qui s'occupent principalement de la gestion administrative et du travail depuis le siège de l'Inter et ce, sous la présidence du Docteur Carlotta Moratti et sous la direction du Docteur Edoardo Caldara. En outre, 6 chefs de projet gèrent les programmes pour le monde entier et ce d'un point de vue organisationnel, de la gestion générale du projet, des relations avec les institutions des pays dans lesquels Inter Campus est actif mais aussi avec les partenaires locaux, institutions locales ou des ONG. Ils s'occupent également du budget des différents programmes. Enfin 5 responsables techniques s'occupent plutôt de l'activité sportive et éducative sur le terrain avec les enfants et forment les entraîneurs locaux à la méthodologie Inter Campus. La particularité du personnel est qu'il est très hétérogène. Il est composé de personnes issues de milieux socioculturels et éducatifs très différents. Ils ont des profils différents et certains se consacrent davantage à des thématiques éducatives, sportives, mais aussi à la santé mentale, à la psychologie. Quant aux chefs de projet, ils ont un profil un plus économique ou humanitaire. Certains ont également travaillé dans des ONG ; d'autres ont des expériences managériales. Pour moi, cette complémentarité est la vraie force de l'équipe Inter Campus puisque pour voyager dans autant de pays différents, il faut à la fois un bagage culturel et un potentiel linguistique. Certains parlent espagnol, portugais, français, arabe et sont aussi parfois originaires de pays où nous travaillons. La maitrise de la langue est un facteur très important pour communiquer avec les enfants et faciliter leur adhésion. Comment Inter Campus aide les enfants ?Silvio (entraineur et psychologue) L'aspect psychologique est primordial dans l'approche de la santé des enfants. La santé peut être physique, via le sport. Le football en tant qu'activité, aide au développement physique des enfants car il leur enseigne les mouvements typiques de la discipline d'un point de vue clairement technique. Mais il favorise également la croissance de diverses parties du corps et prévient les problèmes d'un point de vue cardiovasculaire, respiratoire, musculaire et autre. Le thème de la santé mentale est fondamental car nous travaillons avec des enfants qui ont souvent subi des violences ou des traumatismes dans leur enfance. Plusieurs ont perdu leurs parents ou ne les ont jamais connus. Leurs besoins primaires ne sont souvent pas satisfaits et la planification de l'avenir est souvent compromise. La protection de la santé mentale est donc immédiate lorsque l'on s'occupe de l'enfant. Elle agit sur le passé et tend à apaiser les traumatismes et les violences qu'ils ont subis et aide à prévenir les problèmes futurs. Elle augmente ainsi la possibilité que ces enfants, à travers nos activités, nourrissent un espoir qui améliorera leur vie. Et qu'ils puissent ensuite trouver, par exemple, des opportunités futures dans le travail éducatif et sportif. On peut ajouter le thème de la santé sociale car le football est une très belle activité d'un point de vue collectif. Il agit justement sur la sphère émotionnelle et relationnelle de l'enfant. Cela ouvre un monde d'amitiés et de nouvelles relations. D'abord avec les coachs puis avec ses camarades. Il permet à l'enfant de donner un sens plus profond et d'ouvrir des domaines qui lui tiennent à cœur d'un point de vue social et émotionnel. L'objectif commun n'est pas seulement de gagner mais d'être ensemble et d'apprendre à respecter les autres, les adversaires et aussi à se respecter soi-même. Et de ce point de vue, la thématique de la santé sociale apparaît fortement comme un objectif primordial. Les trois thématiques de santé sont hautement protégées et prises en compte dans le programme éducatif Inter campus. Comment se déroule une mission Inter Campus ? Juri (entraineur) Nos journées types commencent idéalement par un stage, généralement le matin. Nous réunissons les coachs et essayons de partager notre méthodologie basée sur le jeu. La formation sur le terrain a lieu plutôt l'après-midi. Les enfants grandissent grâce à notre méthodologie et en même temps nous essayons de former les coachs qui nous assistent. C'est le format classique. Souvent, nous ne faisons que des séances de formation "terrain" parce qu'il y a beaucoup d'enfants et que les éducateurs locaux ont peu de temps disponible. Nous organisons alors une journée de cours et une de formation le lendemain, cela dépend de la façon dont chaque programme est structuré. Nous sommes ici à la Fondation Pupi. Comment est née cette collaboration avec Inter Campus ?Juan (responsable de la Fondation Pupi à Buenos Aires) La Fondation Pupi, avec son fondateur, le Capitaine Javier ZANETTI, travaille depuis plus de 20 ans avec l'Inter Campus ici en Argentine. Nous sommes très heureux de cette relation car nous portons les mêmes valeurs, à savoir le respect des droits des enfants et l'amélioration de leur quotidien. Ici, nous attirons également l'attention sur le droit à l'alimentation, à la santé, mais aussi sur le droit à une famille. Nous avons une garderie et un centre culturel communautaire. Quand nos amis italiens arrivent ici à la Fondation, nos enfants sont très heureux car il y a des gens qui viennent de l'autre bout du monde pour être avec eux. Pour ces enfants, qui ont de nombreux problèmes, c'est une manifestation d'affection très importante. Au-delà du côté sportif, c'est l'une des plus grandes valeurs que transmet Inter Campus ici à Buenos Aires. Aujourd'hui notre Capitaine Zanetti est également vice-président de l'Inter La Fondation Pupi et de l'Inter Campus, c'est encore plus une vraie famille. Quelles sont les difficultés que vous pouvez rencontrer dans vos missions ?Silvio Parfois, nous réalisons que même s'il s'agit d'un programme qui aide et qui fait beaucoup de choses, il y a des événements et des situations qui nous dépassent. Il y a d'autres priorités, l'accès à la nourriture, l'hygiène, l'éducation scolaire. Il y a beaucoup de personnes concernées, beaucoup de situations, beaucoup de gens qui vivent vraiment dans de grandes difficultés, sans parler des pays où la guerre fait rage. On se sent parfois un peu démunis face à toutes ces situations. Surtout quand nous rentrons en Italie après quelques semaines en laissant ces enfants à leur vie quotidienne Restez-vous toujours optimiste ?Silvio Oui, certainement, lorsque nous retournons dans un endroit et constatons que notre enfant a grandi, et fait son chemin. Et qu'il a parfois trouvé un travail ou un moyen d'étudier aussi grâce à nous et à nos enseignements. En Angola, par exemple, de nombreux enfants commencent le programme à 6 ans et le terminent à 14 . Ils deviennent ensuite coachs ou éducateurs grâce à la continuité pédagogique de nos partenaires locaux. C'est pour nous un motif de satisfaction très important et donne du sens à notre engagement. Nous avons également déjà les deuxièmes générations Inter Campus à Rio de Janeiro. Cette année nous avons rencontré un père avec son fils lors d'une séance d'entraînement. Et ce père avait même participé à la Coupe du Monde Inter Campus 2009! Aujourd'hui, il emmène son fils sur le terrain d'entraînement où il s'est lui-même diverti. C'était vraiment un très beau moment car cela nous fait prendre conscience de la façon dont les choses peuvent connaître une évolution importante et bénéfique sur le long terme. Interview réalisée avec Omar (chef de projet), Silvio (entraineur et psychologue), Juri (entraineur), Juan (responsable de la Fondation Pupi à Buenos Aires). Photos : ©️ Franco Origlia per Inter Campus Pour plus d'information : https://www.intercampus.inter.it https://www.fundacionpupi.org