Pour sauver l'OL, Textor joue à un jeu dangereux
01/22/2025 11:39 AM
L'Olympique Lyonnais se trouve à un tournant décisif de son histoire, et son actionnaire principal, John Textor, semble prêt à utiliser toutes les cartes à sa disposition pour éviter une rétrogradation administrative en Ligue 2. Le dernier épisode en date ? Un transfert controversé impliquant le Brésilien Luiz Henrique, qui soulève des questions sur la légalité et l'éthique des pratiques financières mises en œuvre pour renflouer les caisses du club rhodanien.
Un transfert indirect, mais lourd de conséquences
Luiz Henrique, milieu offensif de Botafogo, a récemment été vendu au Zénith Saint-Pétersbourg pour un montant avoisinant les 35 millions d'euros. Une opération qui, à première vue, n'a aucun lien avec l'Olympique Lyonnais. Pourtant, comme le révèle Le Progrès, cette transaction pourrait bien profiter directement à l'OL. Comment ? Grâce à la multipropriété des clubs détenus par John Textor, actionnaire à la fois de l'OL et de Botafogo. Le principe est simple : l'argent du transfert transite via la holding commune avant de « ruisseler » vers Lyon, en grande difficulté financière.
Le problème ? Ce mécanisme flirte dangereusement avec les règles édictées par la FIFA, notamment en ce qui concerne la transparence des flux financiers entre clubs appartenant à un même propriétaire.
Un procédé jugé flou et contesté
Selon Florent Bergmann, économiste du sport interrogé par Le Progrès, ce type d'opération soulève de nombreuses questions juridiques :
« On devine que cette opération va remonter à la holding avant de redescendre à l'OL. Cette stratégie reste floue et pourrait être difficilement explicable au regard des droits des sociétés. »
Depuis l'interdiction du TPO (tierce propriété) par la FIFA, ce genre de montage financier est scruté avec une attention particulière. Bien que légal à première vue, il révèle une zone grise qui pourrait attirer l'attention des régulateurs.
Une urgence financière pour Textor
Le contexte économique de l'OL explique l'urgence de ces manœuvres. Avec un déficit estimé à 175 millions d'euros, le club est sous la menace d'une rétrogradation administrative prononcée par la DNCG. En jouant avec les limites du système, John Textor espère éviter ce scénario catastrophe.
Mais cette stratégie pourrait se retourner contre lui si les instances venaient à considérer que l'argent injecté dans l'OL ne respecte pas les règles en vigueur. Une situation qui illustre parfaitement les difficultés d'un modèle basé sur la multipropriété, où les lignes entre les clubs deviennent de plus en plus floues.
En attendant, les supporters lyonnais espèrent que ce « jeu dangereux » portera ses fruits, permettant au club de se sauver sans compromettre davantage son avenir.