Pour espérer réaliser son rêve d'affronter le FC Rouen à Diochon, l'ASC Jiyan Kurdistan doit signer un exploit contre l'AS Villers

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C'est l'une des plus belles affiches de ce 5e tour de la Coupe de France dans notre région. L'ASC Jiyan Kurdistan (D1), le petit Poucet normand (un statut partagé avec le FC Canteleu), s'apprête à se mesurer à l'AS Villers, pensionnaire de National 2, ce dimanche. C'est un peu le combat de David contre Goliath. Un monde les sépare. Troisième dans son championnat de D1 avec deux victoires pour une défaite, l'ASC a tout terrassé sur son passage en Coupe de France. L'Amicale Houlmoise Bondevillaise (R3) en a payé les frais dès le premier tour (3-2), puis le CO Cleon (R3) au deuxième (3-2), l'US Saint-Thomas (D3, 6-0) et enfin les Manchois du FC Val de Saire (R3) il y a quinze jours (2-1). "Les gars se sont donnés à fond. Ce n'était pas si compliqué jusque-là", admet le président du club, Hakim Can Ayaz. "Au quatrième tour, les joueurs du FC Val de Saire ont fait 300 km, ils étaient fatigués et ne nous ont pas pris au sérieux".

Erreur. A leur bilan, les Seinomarins ont sorti trois équipes de niveau régional. De son côté, l'AS Villers, 13e de N2, n'a qu'un match dans les jambes dans cette compétition. Les hommes d'Erick Ledeux ont sorti l'ESM Gonfreville (R1, 2-1). Comparer le Jiyan Kurdistan à l'AS Villers, c'est faire le grand écart. D'abord, parce que six divisions les séparent. Certains sont amateurs, avec deux entraînements hebdomadaires, d'autres sont semi-professionnels en évoluant au quatrième échelon du football français. Le club de la Côte Fleurie a vécu une ascension fulgurante. En sept ans, il est passé du D1 à la N2. Le club cantilien a quant à lui 15 ans d'existence et peu d'expérience à ce niveau de compétition. Son plus beau fait d'armes a eu lieu il y a sept ans. "On avait joué Evreux lorsqu'il était en N3. On avait perdu 6-1", se souvient Hakim Can Ayaz.

Un club cosmopolite au service de jeunes en difficulté d'intégration

L'ASC n'a de Kurde que son président et un joueur de l'effectif. Bien que ce nom pose parfois quelques difficultés auprès des arbitres, ou des élus, selon les propos d'Hakim Can Ayaz, ce dernier se veut rassurant. "Ce n'est pas un club communautariste. Je suis Français avec l'identité kurde, ça me tenait à cœur de donner ce nom, car en Turquie, il y a moins de liberté qu'ici". Ce club, qui avait existé dans les années 1990 puis avait stoppé son activité cinq ans plus tard, est rené de ses cendres en 2009. 50% des joueurs sont Français. Le reste de l'effectif est composé de Marocains, d'Algériens, de Tunisiens, de Turcs, de Sénégalais, de Camerounais et aussi d'Ivoiriens. "Au départ, c'était une équipe de copains. Puis, on a accueilli et aidé beaucoup de jeunes qui avaient des difficultés d'intégration (travail, logement). Certains ne savaient pas parler français", poursuit le président de 56 ans. Pari réussi.

Si le championnat reste la priorité cette saison, les joueurs de la Jiyan Kurdistan prennent goût à cette Coupe de France. Depuis deux semaines, on ne parle que de ça au sein du vestiaire. "C'est une fierté d'en être arrivé là. On n'aurait pas parié là-dessus en début de saison", n'en revient presque pas le président. "La Coupe de France, c'est du bonus. L'entraîneur (Radouane Moudni) leur a dit de prendre du plaisir. Si ça passe, tant mieux". Dimanche, ce club de l'agglomération de Rouen aura l'avantage d'évoluer à domicile. L'AS Villers, elle, espère aller aussi loin que la saison dernière. Les « Jaune et Vert » étaient sortis avec les honneurs en 1/16e de finale par le Racing Club de France (N2), sur le score de 3-1. Mais rien n'empêche les protégés d'Hakim Can Ayaz de croire en un nouvel exploit. "Quand on regarde sur le papier, il y a six divisions d'écart, c'est vrai. Mais dans le football, tout peut arriver. Parfois, le dernier bat le premier. Ce sont 11 bonhommes contre 11, on verra bien". Si le scénario leur est favorable, la cerise sur le gâteau pour l'ASC serait d'affronter le FC Rouen au tour suivant. "C'est une équipe de National. Depuis que je suis petit, je rêve de jouer au Stade Robert-Diochon". 90' (et éventuellement une séance de tirs au but) le sépare de ce rêve.

> Coupe de France. 5e tour - ASC Jiyan Kurdistan (D1) / AS Villers (N2), dimanche 13 octobre à 15 heures au Stade des Primevères à Canteleu.

Léa QUINIO

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