Marcus Thuram, l'homme emblématique de l'Inter et de l'équipe de France

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Nos confrères de GQitalia se sont livrés sur Marcus Thuram, le joueur et le fashionista au cours d'une très longue et intéressante analyse-interview Au cours des 15 derniers mois, en un mot, Thuram a commencé à jouer avec l'Inter et en est devenu un homme symbolique, il a remporté ses premiers trophées en équipe de Club : La Supercoupe d'Italie et le Scudetto, en tant que protagoniste absolu, il s'est imposé comme l'un des attaquants les plus complets non seulement de la Serie A, mais de toute la scène continentale, en devenant également un attaquant titulaire en équipe de France, soit l'équipe nationale avec le plus grand et le plus luxuriant vivier de talents au monde. Et ce n'est que la partie liée au sport, à ce qui s'est passé dans les stades les plus importants d'Europe. Car, il y a l'année de Thuram en dehors du terrain qui elle aussi est extraordinaire pour de nombreuses raisons. L'une d'entre-elles est que l'attaquant de l'Inter a prononcé des paroles et fait des choses vraiment significatives d'un point de vue social et politique, il a donc confirmé qu'il est un footballeur avec une conscience critique non triviale, qu'il possède une grande culture et une sensibilité très marquée. Bref, pour résumer: Marcus Thuram est entré dans une autre dimension, de toutes les manières et de tous les sens possibles. Et il en est pleinement conscient. Déclare Marcus Thuram après avoir posé pour les photos que vous voyez dans cet article, lui qui s'est beaucoup amusé à créer de nouveaux looks, inventant des tendances et des looks qui ont fait ronronner de plaisir les photographes, les vidéastes, les éclairagistes et les maquilleurs Mais il a également su identifier un point précis dans son parcours, là où les choses ont pris un cours différent, son tournant : La clé de cette phrase dans le but dont parle Thuram qui arrive à la fin d'une belle action, c'est une palette complète illustrée de son jeu, de ses qualités, d'une explosivité qui se manifeste dans les changements de direction, dans la façon dont il a d'attaquer la surface adverse, et ici son tir, lui qui n'était pas dans l'axe et qui aurait du proposer un tir à la trajectoire arquée, mais qui, cette fois est rentré dans le filet opposé, un tir puissant,rès précis comme le coup d'un fleuret, juste à l'endroit où le poteau et la barre transversale se rencontrent. La saison de l'Inter s'est poursuivie et s'est terminée comme si ce derby dirigé par Thuram, un derby triomphal qui s'est terminé 5-1 en faveur de l'équipe des Nerazzurri, avait duré neuf mois. Et il en va de même pour Tikus – un surnom qui est en fait la contraction du mot créole piti, qui signifie petit, et le prénom Marcus, lui qui en fin de saison présentait le bilan de 15 buts et 14 passes décisives toutes compétitions confondues. Ce sont des statistiques importantes qui n'ont jamais été atteintes auparavant, et qui sont le témoignage objectif d'une véritable explosion. Une explosion qui est toujours en cours, car en ce début du du mois de novembre 2024, pour sa seconde saison, à l'Inter le bulletin de Marcus est déjà de de huit buts et cinq passes décisives en 974 minutes de jeu. Dans la pratique, Marcus marque ou favorise un but toutes les 75 minutes. Selon lui, cette performance hors-norme est due à son intégration Nous vous avons parlé de la prise de conscience de Thuram. Ici, quand on le rencontre et qu'on lui parle, on comprend en un instant qu'il s'agit d'une caractéristique innée, naturelle, dans le sens où elle n'est pas seulement liée à l'expérience qu'il a accumulée, à la merveilleuse année qu'il a vécue : Marcus sait très bien qu'il est un footballeur spécial, qu'il a des qualités hors du commun. Il le dit et l'explique en égrenant les mots d'une manière spontanée, légère, sans fierté, avec ses yeux qui sourient : Thuram s'exprime aussi de manière authentique lorsqu'il doit identifier ses faiblesses, les choses qu'il pense devoir améliorer : Un instant plus tard, parlant de la façon dont il souhaite vous voulez grandir s'améliorer encore plus après être entré dans l'élite, Marcus Thuram semblait fondre, sa voix profonde et confiante devient tendre, presque enfantine : Dans le football contemporain, le rapport de force entre les joueurs et les clubs a un équilibre nettement différent de celui du passé : très souvent, surtout au plus haut niveau, le statut individuel – entendu comme résonance médiatique, comme appel au public, en particulier aux jeunes – de ceux qui entrent sur le terrain est égal, voire supérieur, à celui des équipes qu'ils représentent. C'est une condition qui a été déterminée au sein des réseaux sociaux, grâce aux réseaux sociaux, qui est nouveau; inévitable et difficile à gérer. Malgré tout, il existe des institutions qui continuent d'exercer une fascination éblouissante et intouchable, même sur les footballeurs. Pour Marcus Thuram, bien qu'il soit un athlète parfaitement immergé dans son époque, l'Inter et son stade ont eu précisément cet effet envoûtant : Le père de Marcus Thuram, Lilian, n'était pas seulement un défenseur charmant et très efficace, champion d'Italie (avec la Juventus), d'Europe et du monde (avec la France) : il a été le protagoniste des premières véritables batailles antiracistes dans le monde du football, il était un homme-symbole de l'intégration possible par le sport. Avant tout cela, inévitablement, Lilian Thuram était un citoyen du monde : né et élevé en Guadeloupe, il a déménagé à Paris à l'âge de neuf ans puis, à l'âge adulte, il a joué en Italie et en Espagne. Sa famille l'a toujours suivi, puis Marcus, après sa carrière de jeune et ses débuts entre l'Île-de-France, Sochaux et Guingamp, a décidé d'aller jouer au cœur de l'Allemagne industrielle, au Borussia Mönchengladbach. Lorsqu'il parle de son football et d'humanité, Marcus Thuram redevient sérieux et fait preuve d'une fierté dense et perceptible : L'essence de Marcus en tant que personne, de l'homme Thuram, est parfaitement capturée dans ses transitions. Dans la façon dont il passe de la légèreté à la concentration. Un instant il déambule dans le studio photographique, plaisante en français et à voix haute avec ses collaborateurs-amis, un instant plus tard il observe tous les vêtements disposés sur les cordes à linge, les bijoux et accessoires posés sur une table, les choisit avec soin, les porte avec des mouvements calculés et précis, puis se déplace sous les lumières et est immortalisé en sept, Huit, neuf poses différentes, s'adressant au photographe et à ses collaborateurs en italien. Le sentiment, en bref, est que Marcus sait très bien gérer son exubérance, il parvient toujours à identifier les choses et les moments importants. Et, ensuite, de se comporter en conséquence. C'est une attitude que l'on ressent aussi lorsqu'on lui demande de parler de politique, de l'influence que les footballeurs peuvent avoir sur leur public lorsqu'ils traitent de certaines questions : il hoche la tête, se concentre, regarde son interlocuteur dans les yeux et dit ensuite que nous vivons à une époque très différente. L'année 2024 de Marcus Thuram, en ce sens, a connu un épisode très significatif : Sa position claire et décisive contre le Rassemblement national (RN), le parti d'extrême droite qui a terminé en tête au premier tour des élections législatives françaises et qui a ensuite été battu au second tour. Juste dans l'intervalle entre les deux tours électoraux, Thuram et d'autres coéquipiers de l'équipe nationale, à l'époque engagés dans l'Euro, se sont publiquement rangés contre le RN. Lorsqu'il se souvient et raconte ces jours-là, Thuram dit des choses apparemment simples, mais en réalité très importantes : La personnalité très forte que Marcus Thuram a développée au fil du temps, est maintenant clair: C'est un cocktail de mondes et de concepts très différents les uns des autres, d'accord, mais agités et mélangés de la bonne manière. Ses idées politiques sont cohérentes avec, et font partie, d'une identité large et ouverte, qui va dans mille directions. Et qui repose aussi sur l'amour de la musique et de la mode. En ce qui concerne la musique, Marcus est en besoin constant, comme s'il en avait un besoin vital : il demande à la mettre chaque fois qu'il le peut, il veut l'écouter à haut volume, quand l'une de ses chansons préférées commence, il ferme les yeux, commence à bouger la tête dans tous les senset pendant quelques instants, fait abstraction du monde qui l'entoure. Il s'enthousiasme pour la musique même quand il commence à en parler : Bien sûr, la fascination de Thuram n'est pas seulement musicale Ce n'était peut-être pas un événement inoubliable comme le but marqué contre Milan, mais c'est certainement un moment qui a profondément marqué Marcus Thuram. Ce qui l'a aidé à devenir la personne – et donc le champion – qu'il est. Dans certains cas, peut-être, l'utilisation du mot tournant n'est pas si déplacée. Photo de Valerio Nico (GQ) Stylisme Luca Paolantonio (GQ) Assistante styliste : Oriana Maltese (GQ) ®Antony Gilles - Internazionale.fr

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